jeudi, septembre 01, 2005

Les transports en commun

Les transports en commun sont une invention merveilleuse. C'est la façon la plus raisonnable de voyager à l'heure actuelle, et tout irait bien dans le meilleur des mondes s'il n'y avait pas des gens qui les prenaient.

S'il y a une chose que je hait, c'est bien les gens. Autant les individus peuvent être charmants, intelligents, tout ce qu'on veut, autant les gens, les anonymes dans leur masse, sont inéluctablement nuisibles. Et leur nuisance est proportionnelle à leur nombre, voire à leur densité.

Or cette densité atteint, dans les transports en commun, des records effarants, d'où une nuisance non moins effarante. Et le pire, c'est que la nuisance atteint tous les sens !

Ca commence invariablement par la vue, quelque soit la densité . On se prend parfois à regretter, quand on voit ce qu'on voit dans le métro, que le ridicule ne tue pas. Ou alors, c'est un excité qui vous regarde droit dans les yeux pour une « baston de regard », et qui s'énervera si vous ne le laissez pas gagner ... Et quand bien même le métro serait vide, il y a toujours ces inscriptions picturales, qui laissent rêveur quant au niveau mental de nos concitoyens. Au fait, pourquoi garde-t-on ce mot en un seul morceau ?

L'odorat vient en second. Les odeurs que l'on peut sentir dans les transports en commun sont rarement réjouissantes. D'abord il y a les arômes d'urine et de vomi, exhalés principalement sur les quais grâce à la bienveillante coopération non seulement de SDF, ce qu'à défaut d'admettre je peux comprendre, mais aussi de sympathiques idiots congénitaux s'auto-baptisant « fêtards » et estimant que boire de l'alcool en quantité immodérée est un droit, allant de pair avec celui de dégrader les lieux publics. Puis l'on entre dans les rames, et là c'est le paradis de la transpiration qui assaille nos narines avec une puissance peu commune (et pourtant vulgaire). À noter que les bus et trains ne sont pas en reste de ce point de vue, on réussit toujours à avoir non loin de soi un individu moyen dont les senteurs nous rappellent que l'hygiène est l'une des grandes avancées de la civilisation.

Pour peu que la densité monte un peu, l'ouie sera elle aussi affectée : que ce soit un décérébré à moitié sourd qui écoute une quelconque bouse soit-disant musicale à plein volume (et dont vous ne bénéficiez de surcroit que de l'intolérable boum-boum venant des basses), ou bien une grognasse qui décroche son téléphone et s'époumone pour couvrir le bruit du métro, parce que c'est urgent et indispensable de pouvoir dire à son interlocuteur qu'elle est dans le métro et qu'elle doit raccrocher, l'ouie est mise à rude épreuve.

Enfin, ultime calvaire, le toucher : quand la densité atteint le seuil de compression, rien ne va plus. Ce n'est pas tant de devoir toucher les corps gluants des personnes alentour qui m'indispose, non, ce sont leurs réactions. Cela va de l'agoraphobe qui se rétracte dans son coin, les yeux affolés, et qui criera au moindre contact, jusqu'au vicelard qui en profite pour tater, pincer, peloter (même si je suis rarement concerné, c'est toujours gênant de constater), en passant par les rouspéteurs colériques qui ne s'en prennent jamais aux bonnes personnes et aux sans-gêne complets qui écrasent allégrement les pieds des moins costauds qu'eux.

Je sais, il manque un sens, le goût, mais là il me faut bien avouer que si le goût vient à être violenté, c'est que la situation a particuliètement dérapée, et je n'ai jamais été témoin d'un tel évènement ... Même s'ils font régulièrement la une (enfin maintenant ça serait plutôt la six ou la sept, les faits divers de cet ordre n'étant plus guère vendeurs) des journaux.

Il me reste encore tant de choses à dire sur ma haine des gens dans les transports en commun ... Mais ça attendra un prochain message.

1 commentaire:

Baygon Jaune a dit…

Ouah, mon premier commentaire !
Quand tu parles d'auteurs, c'est au sens des comiques seulement, ou plus général ?
Faisons court.
Auteurs en général : je ne lis plus assez :-( Mais citons quand même GRR. Martin.
Comiques : à part Desproges, disons Devos (pas tant pour le côté littéraire que pour sa capacité à rire sans que quiconque puisse se sentir blessé), et dans les récents Kad et O.