jeudi, février 23, 2006

Les lignes chaudes

Je n'ai guère plus le temps de poster sur ce blog autrement qu'épisodiquement, mais là il faut me soulager.

L'objet de mon ire est lié à la téléphonie. Pas spécialement la téléphonie mobile, sur laquelle le vulgaire se plait autant à médire qu'à l'utiliser ; non, il s'agit, comme le lecteur alerte l'aura deviné à la lecture du titre, des « hotlines ».

Il faudrait qu'on m'explique d'où vient ce nom ? Est-ce dû :
- à la ressemblance de service d'avec les lignes à proprement parler « hot », que l'on qualifierait en français de « roses » ?
- au fait que tout utilisateur normal s'énerve rapidement devant l'inanité du message d'attente et la nullité de la musique, dont le volume est systématiquement tellement fort qu'on se surprend à s'interroger sur les pactes secrets entre concepteurs de hotlines et vendeurs de sonotone ?
- d'une manière plus pragamatique, à une référérence au temps d'attente, balloté entre divers services plus ou moins incompétents et se refourguant le bébé soit à grand coup de transfert d'appel, soit (encore plus frustrant) en demandant de rappeler à un autre numéro, ou au même mais en composant ensuite un autre code (ce qui refait passer par l'insupportable musique), obligeant l'utilisateur à réciter encore et encore la nature de son problème ... Ce qui fait qu'au final, ayant passé une demi-heure l'oreille collée au combiné, elle est effectivement toute chaude ?

Le pire, c'est certainement que les utilisateurs sont obligés de payer pour ça, alors que ça relève le plus souvent de ce qui est par l'entreprise, au titre du service après-vente - si on appelle, c'est que quelque chose ne va pas avec le produit ; là où l'entreprise devrait s'excuser platement, elle fait payer ... L'ère de la consommation est celle, nous dit-on, du choix du consommateur qui pousse à la qualité du service : il faut vraiment être aveugle pour y croire encore.

Alors bien sûr, il doit bien y avoir une ou deux hotlines bien faites et gratuites, où l'on répond rapidement et efficacement ; mais je n'ai pas encore eu l'immense bonheur de tomber dessus.

mardi, février 07, 2006

Les clichés professionnels ont la vie dure

Dans ce que je lis, par-ci, par-là, je ne peux que m'ébaubir de la persistance des clichés sur les professions : les bistrotiers sont nationalement frontaux, les policiers sont ivrognes, les fonctionnaires sont feignants, les capilliculteurs comme les conducteurs de taxis sont intolérablement bavards, etc.

Le cliché, c'est un peu le racisme de bon aloi du vulgaire qui se veut avoir une conscience. À l'évidence, critiquer ou se gausser de personnes en fonction de leur couleur de peau, ethnie ou nationalité, c'est mal, mais la profession serait un critère objectif ?

Oh, bien sûr, ces moqueries, ces sentences à l'emporte-pièce ont une portée très limitée. Cela dit, comment interpréter le fait qu'on arrive à ce point à un niveau d'auto-flagellation en terme de racisme et de liberté totale en ce qui concerne les professions ? Il est vrai que la profession est généralement quelque chose de librement choisi (au contraire de l'ethnie) ; par contre, j'ai du mal à concevoir qu'une profession puisse être vraiment plus « formante », au sens d'adopter des comportements, qu'un bagage culturel ethnique.

Quand verra-t-on la création de SOS-Discrimination Professionnelle ? On assiste bien déjà à des manifestations dont la demande est d'avoir « plus de reconnaissance » ... Le temps de la lutte des classes est finie, vive le temps des corporations !