dimanche, septembre 11, 2005

Les transports en commun, le retour

Chose promise, chose due. Les transports en commun alimentent ma haine des gens avec une intensité et une constance terrifiantes. Il faut dire qu'il n'y a guère que dans les transports en commun que se révèle dans toute sa splendeur la « gens-itude » qui sommeille au pas-si-profond-que-ça de l'Homme.

Aujourd'hui au menu : les entrées et sorties.

Prenez un individu moyen, passager dans une voiture. Dites-lui que vous arrivez à destination dans 5 minutes : que fait-il ? À moins d'avoir été la victime d'une trépanation ratée, il patiente et attend que la voiture soit arrêtée pour défaire sa ceinture et sortir ; tout au plus aura-t-il à l'avance fermé la fenêtre.

Prenez maintenant le même individu, mais placez-le dans un train (ce qui le tranforme en gens). Dites-lui que le train arrive dans 5 minutes : aussitôt, il se fait un devoir d'aller se saisir de sa valise et de se placer devant la sortie. C'est complètement idiot ! Ça ne fait même pas vraiment gagner de temps (parce qu'on reste debout 4 minutes), ça encombre les rames et empêche les honnêtes individus d'aller aux toilettes, de revenir de la voiture restaurant, etc.

Qu'une personne vraiment pressée, en particulier en cas de correspondance un peu juste question temps, se place ainsi, pourquoi pas, encore que le gain de 20 secondes à tout casser soit assez limité. Mais ceux d'entre vous qui prennent le train régulièrement savent que je parle ici de près de la moitié des passagers qui systématiquement vont squatter les aires de sortie des voitures de train ! Et parfois jusqu'à 15 minutes avant l'arrivée en gare (je ne parle que du record que j'ai personnellement homologué : si quelqu'un a assisté à mieux, je suis preneur), ce qui accentue l'aspect incongru de la chose.

Maintenant, il est possible que cette manie aie pour origine la débilité mentale proche de l'absolu des usagers du métro parisien. La coutume y est en effet pour ceux qui veulent entrer de le faire dès que les portes du métro s'ouvrent. Quand le métro est totalement vide, c'est bien naturel, mais hélas c'est assez rare, le plus souvent il y a d'autres gens dedans, dont des gens, sont-ils sots, qui veulent sortir.

Là, les instincts les plus bas sont mis à nu, et c'est la ruée vers la place pour les entrants, tandis que les sortants luttent contre la foule en furie. C'est toujours décontenançant quand les portes s'ouvrent et que vous faites face à une haie de gens dont aucun n'esquisse le début du commencement d'une esquive pour vous laisser passer. Alors il faut se battre pour sortir, et si ma carrure me le permet sans peine (du moins pour moi), je ne peux que penser à ceux qui ne peuvent se frayer un chemin - par exemple les personnes agées.

Au final, cette lutte coûte bien évidemment plus de temps à ceux qui en sont à l'origine que s'ils avaient laissé les sortants sortir à cause du chaos provoqué ; mais inalassablement, tous les jours, ils reviennent à la charge, vaguement persuadés que c'est la seule bonne façon d'agir, parce que c'est vrai, quoi, sinon ils n'auraient pas le temps d'entrer, et puis on leur volerait leur place, hein ?

Sur ce, je vais prendre le métro ...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Peut-être que cette ruée vers l'entrée dans le métro a-t-elle une finalité?
Obtenir coûte que coûte une place assise?

Baygon Jaune a dit…

C'est probablement ce que doivent penser les gens. Mais s'ils se civilisaient un peu, tout le monde attendrait sur le côté des ouvertures, les premiers arrivés seraient toujours les premiers entrants.
En fait, tout ceci me fait penser à une note que j'ai envie d'écrire depuis quelque temps, sur les files d'attente.

Mikado a dit…

Avez-vous lu Approximativement, de Lewis Trondheim, qui semble partager les mêmes opinions que vous sur la vulgarité et sur les foules du métro?

Baygon Jaune a dit…

Non, mais du coup je prend note du conseil et j'y jetterai un coup d'oeil !