vendredi, mars 31, 2006

Science et croyance

En préambule, je me positionne : je suis fermement athée (et passablement anti-cléricaliste), et j'aime à penser que je suis un scientifique - je peux au moins affirmer que c'est mon métier.

Cependant, une chose m'agace profondément : c'est que certaines personnes (vulgairement athées) opposent vivement science et croyance, portant la science aux nues et trainant la croyance aux gémonies.

Déjà, même si l'Académie française donne au mot « croyant » la signification de « qui croit ce que sa religion enseigne, qui croit en Dieu », il est incontestable que l'athéisme est une forme de croyance - puisque c'est croire en la non existence de Dieu. C'est souvent difficile à faire admettre aux athées scientifiques « anti-croyances », tant ils sont bornés, figés dans leur attitude, engoncés dans leurs certitudes qui plus est adoptées sans réelle réflexion, la plupart du temps par anti-cléricalisme bêlant.

Par ailleurs, si la science se veut exacte, rappelons qu'il ne s'agit que d'un outil prédictif ; et qui plus est, que l'usage de la science requiert une dose de croyance non négligeable ! Croyance dans les faits expérimentaux par d'autres réalisés, croyance dans la bonne tenue des appareils certifiés l'être, croyance enfin et surtout dans la continuité des lois physiques. Évidemment, sans cette dernière croyance en particulier, pas de science possible : à quoi bon faire des expériences, réaliser des modèles, en tirer des prédictions si l'on pense que demain tout sera changé ?

Certes, il y a des croyances plus ou moins crédibles, plus ou moins intuitives. On peut à foison discuter de ce qui est le plus économique en hypothèses et du rasoir d'Occam : in fine, on en revient quand même à des croyances. Et il m'apparait aussi vain et grossier de discuter les croyances des autres que de leurs goûts, du moment bien sûr que lesdites croyances ne sont pas le socle d'actions nuisibles.

mardi, mars 14, 2006

Gastronomie de masse

Il ne sera pas ici directement question de la « malbouffe », sujet tant discuté par ailleurs. J'entend simplement parler ici de mon exaspération vis-à-vis de l'attitude du vulgaire face aux cantines, restaurants universitaires et autres sustentateurs de masses.

Pour la majorité des gens, aller manger à la cantine, c'est nul. Ce qu'on y mange est forcément moins bon, voire complètement dégueulasse, puisque produit en masse ; sans compter le fait que les menus sont rarement du goût du vulgaire, sauf à ce qu'il y ait un steack-frites.

Je prétend, quant à moi, que c'est dans la grande majorité des cas tout à fait faux. J'ai fréquenté un grand nombre de ces établissements, et s'il est vrai que certains plats (dépendant de la cantine) sont à éviter, la tenue générale a toujours été très acceptable. En particulier, elle a bien souvent été au dessus du niveau de ce que je pouvais aller manger chez ceux qui la conspuaient le plus vigoureusement. De surcroit, il y a toujours un hiatus entre ce qui est dit et le comportement adopté par ailleurs ; parce qu'il faut quand même être singulièrement borné pour croire que la nourriture sera mieux préparée dans un « restaurant rapide » quelconque que dans une cantine.

Outre la teneur des menus - rendez-vous compte, manger des légumes - je pense que la principale cause en est le sentiment d'être obligé de manger comme et avec les autres. On peut aller manger dans un rade parfaitement dégueulasse sans trop se plaindre, parce qu'on aura choisi d'y aller. Et à domicile, ma foi on ne peut blâmer que soi-même ou un proche, donc on fermera les yeux ...

Par contre, médire du service (semi-)public dans le cas des cantines scolaires ou de la société de restauration dans le cas de restaurants d'entreprise, ça coûte pas cher, ça soulage, et c'est de bon ton ; c'est même pour ainsi dire une figure de style obligatoire. Mais une figure de style qui m'insupporte !