dimanche, octobre 16, 2005

Les voisins

En écrivant ce message, j'ai un peu l'impression de marcher dans les bottes de Desproges. Mais en fait, quand lui décrie le fait que les voisins de plaignent du moindre bruit, et bien moi je suis celui qui se plaint ...

Notez d'abord que le bruit dans la journée m'indiffère pour ainsi dire totalement ; il est normal que l'on passe l'aspirateur, que les enfants jouent (et fassent donc du bruit, en particulier pour ceux qui habitent en dessous), qu'à l'occasion on bricole un peu, bref que chacun vive sa vie. Il est d'ailleurs fort rare que le bruit soit excessif en comparaison des bruits de son propre intérieur ou de la rue.

Par contre, le bruit nocturne, lui, est proprement insupportable. Parce qu'à ces heures, le même niveau sonore devient omniprésent, on n'entend plus que lui, il obnubile et il devient impossible de dormir.

Or il est devenu naturel pour toute une génération d'inviter des amis dans des soirées arrosées jusqu'à plus soif, et qu'en général ces soirées sont fortement sonorisées, « pour mettre de l'ambiance ». En outre la musique impose de parler fort, la fumée (toute bonne soirée étudiante voit son lot de cigarettes, pour ne citer que les substances licites) étouffe et on ouvre les fenêtres, ce qui au final décuple la nuisance sonore pour les voisins.

L'honnête homme se voit donc obliger d'aller signifier aux importuns que lui, le lendemain, il travaille (et qu'il ne pourra pas faire sauter ses cours), et qu'à 2h du matin il est raisonnable de demander un silence relatif. La plupart du temps, l'honnête homme passe alors pour un fasciste (je consacrerai prochainement un message à ce terme) qui « brime la jeunesse », quand bien même il aurait le même âge que ses charmants voisins ...

Il arrive même qu'il soit reçu avec une morgue insolente et imbécile par ceux qui refusent de baisser le son, en exhortant à appeler la police (qui est censée garantir l'ordre public et verbaliser pour tapage nocturne, après tout). Évidemment, si la police est appelée, d'une part l'adjectif fasciste sera définitivement accolé à l'honnête homme, et d'autre part il aura potentiellement appelé pour rien, parce que les vils chafouins peuvent toujours guéter l'arrivée de la police. Il peut ausi s'ensuivre une guerre de voisinage, où les voisins ont l'avantage du nombre (c'est plus facile quand on est dans une collocation d'étudiants).

Et tout ceci n'est pas le fait de « racailles » - et pour cause : ils n'ont pas facilement accès aux même logements que moi. Non, ceci est le fait d'étudiants (à peu près) propres sur eux, fréquentant l'université voire des grandes écoles.

Comme quoi, l'incivilité est devenue vulgaire.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ohhh... que je suis d'accord avec vous...
mais vous ne vivez pas en Guyane, sinon vous seriez devenu fou, déjà... (Moeurs "tropicales", direz vous? que nenni!)

A noter que dans les favelas brésiliennes où les palafitas (cabanes en bois) sont collées les unes aux autres, hormis les jours de fête et le samedi soir, si le vacarme est assourdissant, la nuit est calme - nonobstant bien entendu quelques rares exceptions dont les aboiements de clébards : le chien et la mouche ont un point commun : l'hystérie.

Preuve s'il en est que la politesse, le respect de l'autre sont souvent davantage l'apanage du peuple sous cultivé que de "l'homme de savoir"...

Anonyme a dit…

l'utilisateur précédent, c'est "Réac-de-Gauche" que vous isez ailleurs

Mais je n'ai pas de doctorat en informatique, donc je ne sais pas m'inscrire...

Ah si, peut être???

Je hais les ordinateurs. Je me sens con avec.