lundi, octobre 24, 2005

Les files d'attente

Mon aversion pour le PNI (prochain non-identifé), à savoir l'individu appartenant à la masse des gens, s'aggrave de jour en jour.

Nous avons dans notre beau pays l'habitude de former des files d'attente, qui consistent à ce que le premier servi (ou le premier à passer à la caisse, etc.) soit le premier arrivé. Cette règle a pour mérite d'éviter le chaos, voire la loi du plus fort, et la majorité semble s'en accomoder.

Pourtant, il y a presque toujours quelqu'un qui essaie de passer outre. Les archétypes sont :
- Le pressé : il a quelque chose de (forcément) plus urgent que vous à faire.
- La personne handicapée : quand bien même elle serait en fauteuil roulant, son statut lui donne (semble-t-il) le droit de passer devant vous.
- La personne âgée : deux variantes ici, celle qui se comporte comme l'handicapé, et celle qui fait mine de rien.
- Celui qui n'en a rien à foutre : auto-explicite. Il vous méprise, et donc prend le droit de passer devant. Par exemple, le « jeune » aux cheveux longs et gras qui se défonce les tympans avec son balladeur.

Avant que les commentaires perfides ne fusent, je précise que j'ai toujours laissé passer les gens quand ils me le demandaient. Et je trouve cela parfaitement justifié, justement, que quelqu'un qui est pressé ou en situation inconfortable puisse passer devant moi !

Simplement, je ne tolère pas (en particulier dans le cas du type pressé) qu'on prenne ce droit sans me demander mon avis, parce qu'il est des fois ou moi aussi, je suis particulièrement pressé ou en situation inconfortable (genre, quand je suis malade et qu'un besoin pressant me saisit). Accessoirement, ça permet de remercier, de créer un (bref) contact humain, bref des choses plutôt agréable, mmh ?

En fait, j'ai aussi beaucoup de mal à supporter ceux qui contournent la file et ne vont demander qu'à la personne qui est en premier dans la file (s'il dit oui, il squizze l'avis de tous ceux qui sont derrière lui). Pour bien faire, il faut demander personne par personne (ou à la cantonnade).

Et bien sûr, comme d'habitude, si l'on s'avise de faire la moindre remarque, on est aussitôt catalogué comme étant le tyran (voire le fasciste, il faudra que je fasse une note à ce service) de service !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Vous avez oublié la femme enceinte, sûre de son bon droit alors qu'elle fait ses courses un samedi après-midi, accompagnée... (c'est du vécu, et pourtant j'ai eu 3 enfants)

Baygon Jaune a dit…

On va dire que ça fait partie de la catégorie « personne handicapée » 8^p

Mais effectivement, j'ai aussi vu le cas des femmes enceintes, qui ne sont du reste pas les moins agressives quand on leur fait remarquer que demander le droit de passer est la moindre des choses.

Anonyme a dit…

C'est certainement dans le nord du Brésil que j'ai vu le plus de gens respecter les files d'attente, ou s'écarter d'eux mêmes pour laisser passer un vieillard, cela avec le sourire.
C'est d'autant plus curieux que pour tout le reste, la plus joyeuse incertitude règne : on se donne rendez vous pour "avant la pluie" ou "après la pluie" (il y a souvent un grain tropical à Belém en milieu d'après-midi, mais pas toujours...)

Le verbe "esperar" a deux significations : "attendre" & "espérer". Tout un programme!