lundi, mai 07, 2007

Homéopathie : à débattre sans modération !

L'homéopathie, à l'instar de la politique et de la religion, est une source de discussions houleuses. Et pour cause : comme les susnommées, c'est une affaire de croyance au premier degré.

Je n'ai pas la prétention d'être objectif, donc j'avertis le lecteur : je crois en l'innefficacité de l'homéopathie au delà du placebo. Mais ce n'est pas le sujet ; ce qui m'intéresse, ce sont les débats qui peuvent prendre naissance autour du thème.

Ami lecteur - j'écris ami uniquement par effet de style, « inconnu lecteur » ça ne sonne pas bien, « illustre lecteur » ça fait pompeux et bassement flatteur, « quelconque connard » c'est un brin grossier, et puis si on n'a plus le droit d'utiliser une expression toute faite, où va le monde ? Bref, ______ lecteur - vous complèterez avec la mention qui vous convient (*) - faites donc l'expérience : au cours d'une soirée avec des gens qui ne sont pas particulièrement vos amis (à moins que vous ne vouliez mettre fin à cet état de fait), lancez l'un des trois sujets que sont la politique, la religion ou l'homéopathie. Procédez plusieurs fois, et notez les résultats : temps du débat, ambiance et tensions, nombre de morts, etc.

De manière assez surprenante, le vulgaire reste bien souvent calme dans une discussion sur la politique, à moins d'avoir à sa table un frontiste pratiquant ou un gauchiste zélote. Idem pour la religion. Que ce soit par tolérance politique ou oecuménisme, on reconnait à l'autre que son choix se vaut. S'il arrive que la discussion prenne un tour déplaisant, dans le cas général les participants passent vite à autre chose.

Mais dans le cas de l'homéopathie, non. Probablement parce que c'est un terrain vierge de la discorde, non protégé par les lois de paix sociale. Peut-être aussi parce que cela touche à un sujet qui finalement fait plus recette aujourd'hui, politique et religion étant tombées en désuétude. Autant dire que c'est du tarama (je n'aime pas le caviar) pour un amateur de joute oratoire comme moi ! Et ce d'autant plus que l'irrationnalité la plus totale essaye de passer en douce sous le masque de la raison.

D'un côté, on a toujours quelqu'un qui connait quelqu'un (au n-ème degré, peu importe) qui a été miraculeusement guéri grâce à l'homéopathie. L'argument ainsi donné n'en est évidemment pas un, puisque l'exemple n'a jamais fait valeur de démonstration (qui plus est quand il est éminement douteux). De l'autre côté, on a aussi toujours quelqu'un qui ne manquera pas de signaler que les comprimés vendus sont vides de toute substance active - ce qui est en partie vrai, mais seulement pour certaines valeurs de dilutions. Le fait est que le terme homéopathie comprend une large palette de produits ; il faut donc savoir s'en tenir aux faits, et ne pas généraliser.

Si le débat est terne, il est toujours facile de le relancer avec des sujets connexes comme le remboursement par la sécurité sociale, l'indépendance des expériences réalisées, etc.

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter de bonnes soirées bien animées !

(*) : je me demande si un blog entièrement à trous, où chacun remplirait selon ses propres goûts aurait du succès ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Pourquoi un blog à trous?

Carrément un blog vide, que le lecteur pourra parcourir en laissant vagabonder son imagination!

_________

J'avoue être un pourfendeur résolu de l'homéopathie, et faire partie de ceux dont le taux d'adrénaline grimpe en flèche à chaque fois que cette vertigineuse ânerie est évoquée devant moi par des gens dotés de quelques neurones.

J'avoue également être surpris par le fait que des gens sincèrement intelligents et que j'estime beaucoup par ailleurs croient dur comme fer à ces fadaises. Dans ce cas, ou bien je suis d'humeur revêche - mon état habituel - et je fais en sorte de détourner la conversation (ou alors je me mets en apnée, et je laisse causer), ou je pète carrément un cable.

Quand (c'est rare) je suis d'humeur enjouée, il m'arrive d'abonder dans le sens des réinventeurs du médiévisme d'en rajouter, d'inventer des cas miracles, des situations où seule l'homéopathie m'a tiré d'une pathologie ennuyeuse.

D'aucuns peuvent ainsi attester que mon asthme a totalement disparu grâce à elle tout comme une chaude pisse contractée au Brésil, de même qu'une terrible allergie aux fruits de mer...

Une fois dans ma vie, j'ai eu un "retour de rumeur". Et là, on se sent grand, très grand.

C'était à propos de la chaude pisse, dont j'avais décrit les affres et le processus de guérison, "sous le sceau du secret"... (traitement: une dilution maximale d'arsenic, telle qu'il y avait toutes les probabilités pour qu'il ne demeure aucune molécule de la dite arsenic dans la préparation; mais tout le monde sait que c'est de cette manière que l'homéopathie est la plus efficace)

Anonyme a dit…

Je reviens sur le sujet. Une amie chère, très chère, que j'incluais mentalement dans mon précédent commentaire parmi les "gens sincèrement intelligents et que j'estime beaucoup par ailleurs qui croient dur comme fer à ces fadaises" vient de mourir d'un cancer très agressif.
Je n'irai pas jusqu'à dire que l'homéopathie l'a tué, mais je dirai sans hésiter qu'elle l'a privée de plusieurs mois de vie "gérable" ce qui est gravissime puisqu'elle a laissé seule sa vieille mère de 98 ans...

Pourquoi? Parce que pour respecter les conseils de son homéopathe, elle a interrompu une partie de son traitement entre deux chimios et s'est abstenue d'aller voir le service de cancérologie dont elle dépendait alors qu'elle se remettait à tousser de façon affreuse, faisant confiance aux "petites gélules" de flotte.
Deux mois de métastases pulmonaires galopant à vitesse grand V faute d'être contrôlées...

Baygon Jaune a dit…

En dehors de mon goût pour la polémique, je vous rejoins totalement. Et il me semble clair que - n'en déplaise aux partisans farouches des médecines qualifiées (et j'en ris encore) de naturelles - un "praticien" qui conseille l'abandon de tout traitement *en dehors du sien* devrait être poursuivi en justice.

Je souligne le *en dehors du sien* pour mettre de côté (volontairement) un éventuel débat sur le choix de finir sa vie.