jeudi, février 12, 2009

Mendicité offensée

Je suis toujours surpris de ce que des commentaires continuent à être postés en réponse à un message qui date très franchement, sur les musiciens du métro.
Manifestement, oser dire que des gens nous importunent, c'est offensant ... Alors tant qu'à parler d'offense, je m'en vais vous narrer une offense à laquelle j'ai assisté il y a quelques temps.

Dans mon RER il y a régulièrement une dame qui passe, demandant l'assistance des gens parce que son mari est décédé sans lui laisser de ressources, à elle et ses enfants. Elle précise que son mari est mort au service de la SNCF en sauvant un train de voyageurs, mais que manifestement elle n'a le droit à rien, même si elle a des papiers qui attestent ses dires. Je ne rentrerai pas dans le débat de savoir si elle dit la vérité ou pas. Ce qui m'intéresse, c'est sa réaction face à une jeune fille (à vue de nez, une lycéenne) qui a voulu lui donner une pièce de 10 centimes.

Eh bien cette jeune fille s'est proprement faite insulter. Certes, 10 centimes, ce n'est pas grand chose. Mais, ce qui m'a vraiment frappé, c'est l'attitude outrée de la dame : "non mais vraiment, comme si la mort de mon mari valait 10 centimes". Là, j'avoue que j'ai résisté très fort à l'envie de lui dire que si elle estimait que la mort de son mari valait 1 euro, c'était ça la vraie insulte. Je précise que je me suis retenu parce que en moi le petit ange disait que peut-être que son histoire était vraie, peut-être qu'elle avait passé une mauvaise journée, etc. Et (contrairement à ce que semblent penser certains), je ne prend aucun plaisir à blesser qui que ce soit.

N'empêche que la jeune fille, à la base de bonne volonté, s'est retrouvée rabrouée voire humiliée pour avoir eu le malheur de vouloir faire un geste à la mesure de ses moyens. Ca m'étonnerait qu'elle redonne de sitôt, d'ailleurs. J'ai pas spécialement de morale à donner à cette histoire par ailleurs navrante, si ce n'est qu'on évoque souvent "les vilains bourgeois", mais curieusement jamais (ou alors, avec des excuses à la pelle) les comportements parfois odieux de certains mendiants. (Le lecteur sagace aura remarqué la mention "parfois" et m'épargnera donc le couplet sur la généralisation).

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