jeudi, janvier 19, 2006

Discussions estudiantines

Étant à un âge charnière, je suis encore en contact avec bon nombre d'étudiants, et cela implique donc des soirées où l'on refait le monde (sans excès sonore, à l'évidence).

C'est presque un sport de caste : l'étudiant, confortablement installé, souvent moyennement éthylisé et / ou ayant illicitement enfumé ses poumons, discours d'un ton docte de sujets sur lesquels il a une opinion le plus souvent très superficielle. Il use d'ailleurs de mots qu'il ne comprend pas vraiment, qu'il soit utilisé abusivement (voir par exemple ma note sur l'adjectif fasciste), ou même totalement improprement (tel ce cuistre qui confondait empathie et emphase).

Il tolère du reste mal qu'on lui fasse remarquer son manque de culture (sur un sujet ou général), ou que l'on suggère que l'on manque certainement d'informations pour débattre proprement d'un sujet. Je suis moi-même d'une inculture crasse, mais j'ai au moins le bon goût d'en être conscient, et je peux me targuer d'avoir un niveau de français pas trop misérable.

Et enfin, il y a une chose que le vulgaire veut rarement entendre, c'est qu'il est normalement impossible de convaincre quelqu'un s'il a déjà une position un tant soit peu réfléchie. Cela parce qu'il base son opinion sur des postulats qui lui sont fondamentaux, et qui s'ils peuvent évoluer dans le temps le feront très lentement, et certainement pas suite à une discussion avinée. Ces discussions, si tout le monde n'est pas d'accord, vont donc très rapidement tourner en rond, sans que les intervenants ne s'aperçoivent de ce qu'ils ne tomberont jamais d'accord, parce que partant de postulats différents.

Cela dit, je dois reconnaître que ce sont des moments agréables et divertissants, j'en retire souvent des anecdotes qui me font rire des années durant !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne comprends pas le rapport avec la haine du vulgaire. Ce sont eux les popcornivores de votre cinoche du coin?

Baygon Jaune a dit…

Mmmhhhh ...
Quand vous avez une idée, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle est fixe !
Sinon, en ce qui concerne le rapport avec la haine du vulgaire, c'est que c'est horriblement vulgaire, justement, ces conversations. Le pire étant que les auteurs étant convaincu du contraire.

Anonyme a dit…

Deux ypes de conversation vulgaires et tuantes :

quand on est en symbiose totale et qu'on ne fait que s'encenser mutuellement ;

quand le pignouf d'en face masque son inculture et/ou ses insuffisancs en rhétorique par l'énonciation de postulats qu'il a créés, la monopolisation des références, le refus de prendre en compte celles que vous lui opposez - vous qui, à défaut d'être véritablement cultivé l'êtes davantage que lui.

Ah et le : "j'ai bien le droit de dire que Rimbaud c'est à ch... puisque je ne l'aime pas..."

"L'as tu lu?"

"A peine passque j'l'aime po..."

Mikado a dit…

Un exemple de méprise linguistique: utiliser "machiavélique" à la place de "manichéen"...Excuse: il y a le même nombre de syllabes.