mardi, octobre 31, 2006

Des tracts syndicaux

S'il est une chose vulgaire, c'est bien l'atavisme du goût du syndicaliste pour le tract contre-productif.

Je ne suis pas anti-syndicaliste primaire (ni même à quelque degré que ce soit), mais il faut reconnaitre que les tracts syndicaux sont plus une source d'amusement qu'autre chose, et cela tient à trois raisons.

La première, c'est la mise forme. Il est entendu que les syndicalistes ne sont pas des experts graphistes et n'ont pas forcément de qualification en matière d'imprimerie, mais cela confine souvent au ridicule : couleurs criardes, polices horribles, etc. Je concède toutefois que, probablement grâce à la maîtrise croissante d'outils informatiques d'édition, ce point est en net recul.

La seconde, c'est la syntaxe. Je ne suis moi-même pas exempt de faire des fautes, mais je ne représente personne d'autre que moi, et je n'ai pas de relecteur sous la main. Quand j'ai en main le tract d'un syndicat de l'enseignement supérieur ou de la recherche et que j'y trouve des fautes, je suis atterré ! Et c'est très (trop) souvent le cas.

Enfin, certainement le point le plus sensible, il y a l'argumentation. J'ai beau être sensible par nature aux revendications syndicales, les simplifications, exagérations et déformations les plus outrancières y sont tellement courantes que ça ne donne vraiment pas envie de les soutenir. Je regrette terriblement de ne pas avoir gardé un exemplaire d'un tract que j'ai récemment eu entre les mains, et où en gros on apprenait que la France est une dictature sanglante et répressive, avec de vagues lueurs de démocratie défendues par les auteurs du tract.

Le tout étant distribué par ceux qui sont parfois des caricatures vivantes de « gauchos » ; quand on ajoute à cela le fait que parmi les syndicalistes il y a aussi de lamentables individus qui ne sont là que pour bénéficier de places acquises par le syndicat - probablement une minorité d'individus, mais comme toujours les plus visibles - qui s'étonne encore que les syndicats aient si peu de succès en France ? Ce qui est d'autant plus dommageable que les syndicats ont un rôle crucial à jouer !

mardi, octobre 10, 2006

Personnalisation téléphonique

Le téléphone portable, « phénomène de société », est une source intarissable de commentaires, tant sur le blogs que sur les forums. Je me permet donc un peu de vulgarité en y ajoutant mon flot ; cela dit, il ne concernera pas l'utilisation importune ou le phénomène d'addiction. Non, je veux simplement parler de la folie de la personnalisation.

Je suis moi-même possesseur d'un portable (fort vieux d'ailleurs), mais à part choisir une sonnerie - dont du reste je ne me sers jamais, le portable étant toujours en mode vibreur - je n'ai jamais éprouvé le besoin de personnaliser mon téléphone. Personnalise-t-on son rasoir ? Ses lunettes ? Même ses vêtements ? En général, on se contente de faire son choix parmi ce qu'on nous propose.

Et d'ailleurs, quelle personnalisation ? Mettre une sonnerie qui n'est en fait qu'un morceau musical que non seulement énormément de gens connaissent mais en plus pas mal d'autres ont déjà mis en sonnerie ? Mettre un fond d'écran qu'on ne regarde en fait jamais ? À qui s'adresse la personnalisation ?

Elle ne s'adresse pas vraiment à soi : entendre une sonnerie musicale tirée d'un morceau qu'on aime bien, ça va les deux premières fois, ensuite on n'y fait plus attention. Idem pour le fond d'écran.

Elle ne s'adresse pas vraiment aux autres : le fond d'écran, personne ne le verra. Et la sonnerie emmerde les autres plus souvent qu'autre chose, et le sonné se dépêche de décrocher.

En fait, elle s'adresse essentiellement à l'argent qu'on y dépense. Jouant sur le besoin d'individualisation des ados (qui pour être « individuels » vont tous faire la même chose), ça a un prix démesuré pour ... rien ! Champions en la matière : un groupe qui vient de sortir un abonnement à la personnalisation, pour 30 centimes d'euro par produit - mais il faut en acheter 30, soit 9 euros, par mois. Ce qui double typiquement un petit forfait ... Encore une arnaque, et pire, une arnaque qui ne marche que trop bien. Je leur personnaliserais bien une sentence - et des plus vulgaires : la prison !

mardi, octobre 03, 2006

Pigeon et écologie

Dans la série des nuisances animalières que l'urbain doit subir, j'aborde aujourd'hui les pigeons.

À l'instar des chiens, les pigeons sont emmerdants au sens propre. Celui qui habite une grande ville depuis plus de quelques années et n'a jamais été la cible d'une attaque colombine est manifestement béni des dieux ! J'attire d'ailleurs l'attention du lecteur sur la provenance de l'argot colombin (pour désigner un étron), qui vient d'un raccourci désignant la fiente des colombidés. Que cela entre dans le langage est significatif quand à la fréquence d'une telle occurence.

Ah, avec quelle joie j'occirais les nuisibles ornithophiles qui s'en vont nourrir ces bombardiers à ailes ... Il faut vraiment une bonne once de misanthropie pour continuer, envers et contre tous, à distribuer graines ou morceaux de pain (pain qui serait d'ailleurs certainement mieux utilisé pour des faims humaines) à des pigeons ! Certes, la loi interdit de les nourrir : mais qui la fait respecter ?

Enfin, les autorités publiques essaient de faire quelque chose (mesures de capture et de mise à mort). J'y suis franchement favorable, parce que pendant longtemps l'attitude consistant à protéger les bâtiments publics, renvoyant ainsi la fiente sur le constribuable était proprement intolérable.

Détail amusant : j'ai pris le soin de taper "pigeon loi nourriture" pour vérifier qu'il était toujours interdit de les nourrir. Je suis tombé sur ce site d'amis des animaux : http://association.lamart.free.fr/pigeons-infos.htm, et je ne résiste pas au plaisir d'en livrer quelques extraits ici même, tant les arguments utilisés sont risibles.

Citation 1 : « Les pigeons ne sont SALIS que parce que l’article 120 d’un Règlement sanitaire datant de 1979 interdit de les nourrir et les condamne donc à traîner dans les caniveaux à la recherche de … n’importe quoi pour manger ». Incroyable ! L'homme devrait donc pourvoir aux pigeons une alimentation qu'ils ne trouvent pas naturellement en ville. Et vive la nature !

Citation 2 : « A la recherche de nourriture, les pigeons "rencontrent" sur leur chemin de misère des FILS dans lesquels leurs pattes couvertes d’aspérités se prennent [suite sur les pigeons infirmes] ». De mieux en mieux ! Il va falloir aménager la ville pour qu'elle soit agréable à une espèce que l'on considère comme nuisible, et qui n'est manifestement pas dans son milieu naturel ?

Citation 3 : [sur la mise à mort des pigeons en France] « On" les enferme dans ces caissons, "on" retire l’oxygène au moyen d’une pompe aspirante … Ecrasés sous vide, les organes de ces malheureux oiseaux finissent par… ECLATER. » Et voilà qui est totalement faux. Déjà, on n'est pas écrasé sous le vide ; ensuite, le seul risque d'éclatement est lié au fait de retenir sa respiration, en cas de dépressurisation dite explosive. Je doute que les pompes utilisées conviennent pour avoir ce genre de dépressurisation ; au final, on a donc une bête mort par asphyxie. Soit dit en passant, la mort par éclatement serait probablement préférable car plus rapide.

Au final, que voilà un noble combat : défendre le pigeon contre la cruauté humaine de ne pas vouloir de lui en ville, là où il n'a manifestement rien à faire ! Et ces gens là se déclarent certainement écologistes ...