dimanche, novembre 26, 2006

Hygiène des lieux publics

Est-il lieu plus vulgaire que les toilettes, et en particulier celles des lieux publics ? Et pourtant, je m'aperçois avec effroi que je ne leur ai rien consacré, pas une ligne - et pourtant il y a tant à dire !

Suivons donc le parcours d'un homme vulgaire - que nous appellerons V - s'aventurant dans ces lieux censés êtres accueillants, mais ô combien souvent hostiles.

La porte d'accès, quand il y a en a une, s'entrouve d'abord sur un reflux de « senteurs printanières » d'un chimique achevé, dont le but n'est pas de masquer les mauvaises odeurs - naturelles en ces lieux - mais bien de s'assurer du trépas définitif des cellules olfactives de V. Heureusement, le produit n'est pas encore au point et il ne réussit qu'à les plonger dans un coma de quelques heures. La nausée consécutive à cette première agression n'est que passagère, V ouvre donc complètement la porte et entre.

Là, il voit quelques urinoirs, dont le plus souvent un au moins est bouché - mais pas toujours de façon visible, ce qui aura des conséquences facheuses si on l'utilise - et qui sont quoi qu'il en soit de dangereux pièges : projections diverses (lors du dépôt comme lors de de la chasse), voisins importuns, etc. Quel que soit son besoin, V se dirige donc vers les cabines.

Passons sur l'éventuel temps d'attente, V entre dans la cabine. Il s'arme de courage devant le spectacle de désolation qui peut s'offrir à lui, mais c'est son jour de chance et les lieux sont relativement convenables, et miracle ! ils sont garnis de papier.

La cuvette, elle, est souillée par de multiples résidus. V est consterné, fait le ménage, essuie consciencieusement la lunette, et s'assoit. Il comprend alors la raison de l'état des lieux : une affiche, collée à l'intérieur de la porte, annonce « Respectez ces lieux, faites comme chez vous » (*). V fulmine, finit son affaire, vérifie la propreté des lieux, et va se laver les mains.

Se laver les mains, c'est anodin, mais dans des toilettes publiques ça peut devenir épique : il y a là une sorte d'incarnation de la loi de Murphy. Déjà, le savon est soit en manque, soit douteux. Ensuite, le jet d'eau est soit inexistant (et il va falloir 2 heures pour se rincer), soit bien trop fort (et V sera copieusement arrosé). Et pour se sécher les mains il y aura le choix enrte un immonde tissu ou un sèche-mains à chaleur qui dépense plus d'énergie en 1 minute qu'un village africain en 1 an et dont le mode d'activation est plus qu'obscur.

V sort enfin de l'épreuve, les narines toujours anesthésiées, victorieux mais épuisé.

(*) Je ne sais pas vous, mais personnellement chez moi je me permet toutes sortes de choses. La propreté de mes toilettes, c'est mon affaire - sauf quand j'ai des invités. Il en est de même pour la propreté et le degré de rangement des lieux en général. Au contraire, dès que je suis chez quelqu'un, et par extension dans des lieux publics, je prend le plus grand soin à ce que tout soit impeccable, puisque je n'ai pas à faire subir aux autres quelque inconvénient que ce soit ! D'ailleurs, si on veut qu'un invité se mette à l'aise et n'hésite pas à déranger, ne lui dit-on pas « fais comme chez toi » ? Alors de grâce, cessez de mettre ces affiches et préférez-leur des « Quand on est chez les autres, on est exemplaire ! », ou encore « Laissez ces lieux dans un état impeccable » (et surtout pas dans le même état qu'on l'y a trouvé).

vendredi, novembre 17, 2006

Sujets avec commentaires récents

Les sujets avec des commentaires récents sont actuellement :

Pigeons et écologie
Les musiciens du métro

jeudi, novembre 16, 2006

De l'accès aux commentaires

Un peu d'activité (surtout générée par RdG ^^) me fait penser que, certaines notes étant loin de la page d'accueil, il n'est pas facile de savoir si de nouveaux commentaires ont été faits. C'est une fonctionnalité classique des blogs que de voir quels sont les derniers commentaires effectués, mais je ne vois pas comment faire dans blogger ...

J'étudie donc la possibilité d'un post que je modifierai manuellement pour y mettre les derniers commentaires, à charge aux lecteurs d'y aller faire un tour via le libellé idoine.

Qu'en pensez vous ?

mardi, novembre 14, 2006

Changement de look bloguesque

Au vu de commentaires récents et puisque blogger a un peu évolué, je tente un nouveau look du blog. On va dire que c'est ma période bleue !

J'en ai aussi profité pour rajouter des catégories et l'index par date, c'est plus pratique pour naviguer entre les posts - les catégories parlent d'elles-même, à part peut-être Méta-posts qui désigne les posts de ce genre-ci, c'est à dire à vocation de discuter du blog en lui même.

Au plaisir de vous lire,

Baygon Jaune.

Du principe de précaution

Ce billet vient suite à une discussion au sujet des OGMs tenue sur un autre blog, celui des Réacs de Gauche (dans mes liens). Le principe de précaution est à la discussion sur l'écologie ce que le fascisme est à la discussion sur la politique : un lieu commun ressassé dont le vulgaire ne sait pas ce qu'il veut dire.

D'une manière générale, cela signifie ne pas faire quelque chose si les risques sont trop élevés. Autrement dit, c'est un principe qui n'a aucune raison d'être énoncé en tant que tel ou sous ce nom. En effet, déterminer les inconvénients (probabilités d'apparition, conséquences) et les avantages (probabilités d'apparition, conséquences) afin de déterminer si oui ou non on effectue un acte, c'est la base même du raisonnement de l'être humain. Ce dernier peut le faire de façon rationnelle ou non, la rationnalité intervenant dans les évaluations des aspects positifs ou négatifs. Le principe de précaution, c'est donc en général le mode de raisonnement humain - c'est pourtant rarement en ce sens qu'on l'utilise.

Comme annoncé en introduction, le terme est usité essentiellement au cours de discussions écologistes. Le sens devient alors différent, ainsi la loi Barnier dit : [principe] « selon lequel l’absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l’adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l’environnement, à un coût économiquement acceptable ».

Détournement de sens éhonté, puisqu'on en arrive à un principe environnemental, qui consiste à dire que les risques environnementaux doivent être surpondérés (*), ou encore que le long terme doit être réévalué à la hausse. Soit dit en passant, c'est une loi qui reste très modérée, puisqu'elle laisse libre cours à tout au vu d'un « coût économiquement acceptable » d'un flou artistique.

Encore une fois, je n'ai rien contre l'évolution du langage, du moment que le vulgaire a conscience de ce qu'il y a évolution. Aujourd'hui, parler du principe de précaution n'a plus beaucoup de sens, parce que les gens l'utilisent comme un épouvantail déplumé et à la silhouette mal définie qui, loin d'éloigner les nuisibles, en attire d'autres du type charognard. Qu'on soit contre quelque chose, et hop ! évoquer le principe de précaution permet de se draper dans la dignité d'un terme vide, avec une caution scientifique et morale qui ne saurait être entamée - qui irait remettre en cause le fameux principe de précaution ?

Qu'on commence à parler de principe d'environnement, auquel du reste j'adhère en grande partie, et on pourra commencer à discuter sereinement. Qu'on commence à discuter d'un appareil législatif digne de ce nom - ce qui nécessite un financement élevé - et on sera bien parti.

Cela dit, mettre en exergue les OGMs, c'est aussi judicieux que pointer du doigt l'élève de 6ème qui fume en cachette quand à côté un dealer vend de la cocaïne au kilogramme : que les soit-disant écologistes parlent des choses qui fachent vraiment, pas de celles acquises à la cause et où on peut aller saccager le bien d'autrui en espérant la grâce présidentielle. Par exemple, qu'ils amènent sur la place publique le débat sur REACH et la nécessité d'aller bien plus loin - et rapidement !

mardi, octobre 31, 2006

Des tracts syndicaux

S'il est une chose vulgaire, c'est bien l'atavisme du goût du syndicaliste pour le tract contre-productif.

Je ne suis pas anti-syndicaliste primaire (ni même à quelque degré que ce soit), mais il faut reconnaitre que les tracts syndicaux sont plus une source d'amusement qu'autre chose, et cela tient à trois raisons.

La première, c'est la mise forme. Il est entendu que les syndicalistes ne sont pas des experts graphistes et n'ont pas forcément de qualification en matière d'imprimerie, mais cela confine souvent au ridicule : couleurs criardes, polices horribles, etc. Je concède toutefois que, probablement grâce à la maîtrise croissante d'outils informatiques d'édition, ce point est en net recul.

La seconde, c'est la syntaxe. Je ne suis moi-même pas exempt de faire des fautes, mais je ne représente personne d'autre que moi, et je n'ai pas de relecteur sous la main. Quand j'ai en main le tract d'un syndicat de l'enseignement supérieur ou de la recherche et que j'y trouve des fautes, je suis atterré ! Et c'est très (trop) souvent le cas.

Enfin, certainement le point le plus sensible, il y a l'argumentation. J'ai beau être sensible par nature aux revendications syndicales, les simplifications, exagérations et déformations les plus outrancières y sont tellement courantes que ça ne donne vraiment pas envie de les soutenir. Je regrette terriblement de ne pas avoir gardé un exemplaire d'un tract que j'ai récemment eu entre les mains, et où en gros on apprenait que la France est une dictature sanglante et répressive, avec de vagues lueurs de démocratie défendues par les auteurs du tract.

Le tout étant distribué par ceux qui sont parfois des caricatures vivantes de « gauchos » ; quand on ajoute à cela le fait que parmi les syndicalistes il y a aussi de lamentables individus qui ne sont là que pour bénéficier de places acquises par le syndicat - probablement une minorité d'individus, mais comme toujours les plus visibles - qui s'étonne encore que les syndicats aient si peu de succès en France ? Ce qui est d'autant plus dommageable que les syndicats ont un rôle crucial à jouer !

mardi, octobre 10, 2006

Personnalisation téléphonique

Le téléphone portable, « phénomène de société », est une source intarissable de commentaires, tant sur le blogs que sur les forums. Je me permet donc un peu de vulgarité en y ajoutant mon flot ; cela dit, il ne concernera pas l'utilisation importune ou le phénomène d'addiction. Non, je veux simplement parler de la folie de la personnalisation.

Je suis moi-même possesseur d'un portable (fort vieux d'ailleurs), mais à part choisir une sonnerie - dont du reste je ne me sers jamais, le portable étant toujours en mode vibreur - je n'ai jamais éprouvé le besoin de personnaliser mon téléphone. Personnalise-t-on son rasoir ? Ses lunettes ? Même ses vêtements ? En général, on se contente de faire son choix parmi ce qu'on nous propose.

Et d'ailleurs, quelle personnalisation ? Mettre une sonnerie qui n'est en fait qu'un morceau musical que non seulement énormément de gens connaissent mais en plus pas mal d'autres ont déjà mis en sonnerie ? Mettre un fond d'écran qu'on ne regarde en fait jamais ? À qui s'adresse la personnalisation ?

Elle ne s'adresse pas vraiment à soi : entendre une sonnerie musicale tirée d'un morceau qu'on aime bien, ça va les deux premières fois, ensuite on n'y fait plus attention. Idem pour le fond d'écran.

Elle ne s'adresse pas vraiment aux autres : le fond d'écran, personne ne le verra. Et la sonnerie emmerde les autres plus souvent qu'autre chose, et le sonné se dépêche de décrocher.

En fait, elle s'adresse essentiellement à l'argent qu'on y dépense. Jouant sur le besoin d'individualisation des ados (qui pour être « individuels » vont tous faire la même chose), ça a un prix démesuré pour ... rien ! Champions en la matière : un groupe qui vient de sortir un abonnement à la personnalisation, pour 30 centimes d'euro par produit - mais il faut en acheter 30, soit 9 euros, par mois. Ce qui double typiquement un petit forfait ... Encore une arnaque, et pire, une arnaque qui ne marche que trop bien. Je leur personnaliserais bien une sentence - et des plus vulgaires : la prison !

mardi, octobre 03, 2006

Pigeon et écologie

Dans la série des nuisances animalières que l'urbain doit subir, j'aborde aujourd'hui les pigeons.

À l'instar des chiens, les pigeons sont emmerdants au sens propre. Celui qui habite une grande ville depuis plus de quelques années et n'a jamais été la cible d'une attaque colombine est manifestement béni des dieux ! J'attire d'ailleurs l'attention du lecteur sur la provenance de l'argot colombin (pour désigner un étron), qui vient d'un raccourci désignant la fiente des colombidés. Que cela entre dans le langage est significatif quand à la fréquence d'une telle occurence.

Ah, avec quelle joie j'occirais les nuisibles ornithophiles qui s'en vont nourrir ces bombardiers à ailes ... Il faut vraiment une bonne once de misanthropie pour continuer, envers et contre tous, à distribuer graines ou morceaux de pain (pain qui serait d'ailleurs certainement mieux utilisé pour des faims humaines) à des pigeons ! Certes, la loi interdit de les nourrir : mais qui la fait respecter ?

Enfin, les autorités publiques essaient de faire quelque chose (mesures de capture et de mise à mort). J'y suis franchement favorable, parce que pendant longtemps l'attitude consistant à protéger les bâtiments publics, renvoyant ainsi la fiente sur le constribuable était proprement intolérable.

Détail amusant : j'ai pris le soin de taper "pigeon loi nourriture" pour vérifier qu'il était toujours interdit de les nourrir. Je suis tombé sur ce site d'amis des animaux : http://association.lamart.free.fr/pigeons-infos.htm, et je ne résiste pas au plaisir d'en livrer quelques extraits ici même, tant les arguments utilisés sont risibles.

Citation 1 : « Les pigeons ne sont SALIS que parce que l’article 120 d’un Règlement sanitaire datant de 1979 interdit de les nourrir et les condamne donc à traîner dans les caniveaux à la recherche de … n’importe quoi pour manger ». Incroyable ! L'homme devrait donc pourvoir aux pigeons une alimentation qu'ils ne trouvent pas naturellement en ville. Et vive la nature !

Citation 2 : « A la recherche de nourriture, les pigeons "rencontrent" sur leur chemin de misère des FILS dans lesquels leurs pattes couvertes d’aspérités se prennent [suite sur les pigeons infirmes] ». De mieux en mieux ! Il va falloir aménager la ville pour qu'elle soit agréable à une espèce que l'on considère comme nuisible, et qui n'est manifestement pas dans son milieu naturel ?

Citation 3 : [sur la mise à mort des pigeons en France] « On" les enferme dans ces caissons, "on" retire l’oxygène au moyen d’une pompe aspirante … Ecrasés sous vide, les organes de ces malheureux oiseaux finissent par… ECLATER. » Et voilà qui est totalement faux. Déjà, on n'est pas écrasé sous le vide ; ensuite, le seul risque d'éclatement est lié au fait de retenir sa respiration, en cas de dépressurisation dite explosive. Je doute que les pompes utilisées conviennent pour avoir ce genre de dépressurisation ; au final, on a donc une bête mort par asphyxie. Soit dit en passant, la mort par éclatement serait probablement préférable car plus rapide.

Au final, que voilà un noble combat : défendre le pigeon contre la cruauté humaine de ne pas vouloir de lui en ville, là où il n'a manifestement rien à faire ! Et ces gens là se déclarent certainement écologistes ...

dimanche, juillet 30, 2006

Escroquerie - 2ème

Aujourd'hui, j'ai découvert une nouvelle forme d'arnaque aux appels téléphoniques. Encore mieux que le jeu à réponses triviales : le jeu à réponses faussement triviales. Ça se passe sur une chaîne du câble, et franchement c'est à vomir.

Le principe, c'est une grille de lettres dans laquelle il fallait trouver 3 noms de capitales. À l'auditeur de deviner (peut-être pas s'il suit l'émission depuis le début, cela dit) s'il a le droit aux angles ou aux diagonales ...

Manuel d'escroquerie :

Bien en évidence, les noms des villes « Sidney » et « Genève ». Il y avait aussi « Athène », mais manque de bol le E final était en diagonal, donc non valable ...

Pour ceux qui ne tombaient pas les pièges précédents, « Warsowie » ou « Wien » étaient aussi refusés, je suppose parce que nom orthographiés à la française. Dans le même genre, « Tokio ».

Les candidats se suivaient au téléphone à un rythme peu soutenus, avec l'animatrice qui suppliait presque les télespectateurs d'appeler pour qu'elle puisse leur donner la cagnote, qui oscillait (au gré de l'animatrice) entre 500 et 2000 €. Dans le genre escroc avec des phrases « vous n'avez rien à perdre », « même si vous hésitez, appelez », « si vous vous êtes déjà enregistré, refaites-le ça augmente vos chances de jouer avec moi et de gagner », etc. on fait difficilement mieux. Je me suis même demandé s'ils pouvaient filtrer les appels pour être sûrs que les réponses seraient mauvaises, tellement les réponses données étaient nulles (plusieurs fois elles étaient même identiques). Coût d'un appel : 0,56 €. Reste à savoir combien il y a eu d'appels.

Pour continuer à appater le gogo, outre les variations de somme, il y a eu d'abord « Je vous confirme qu'Oslo fait partie des capitales, plus que 2 à trouver », puis « Je vous fais grâce de la 3ème, plus qu'une à trouver en plus d'Oslo ». L'émission arrivant à sa fin : « La capitale à trouver est celle des îles Fidji ». Il s'agissait donc de Suva. Le dernier téléspectateur, probablement muni d'Internet ou d'un dictionnaire, a donc trouvé. Pour info, la 3ème capitale à trouver c'était Dili, la capitale du Timor oriental. Étonnant, non ?

Parmi les candidats, pas mal de consonnances immigrées (sur laquelle l'animatrice butait, d'ailleurs) et des voix de petites vieilles. Des gens typiquement à faible revenus, quoi. Vive la légalité.

lundi, juin 26, 2006

Un grand vide

Faisons exception à la règle, et clamons pour une fois autre chose que de la haine.

S'il est un humoriste que je vais regretter autant que Desproges, c'est bien Devos.

Mon admiration pour lui vient moins de ses talents diversifiés (maniant tant la langue française avec délice que divers instruments, que le mime, que le jonglage, etc.) que de sa capacité à faire rire de rien (mais trois fois rien, c'est déjà quelque chose), et plus précisément de personne. C'est extrêmement difficile de faire rire sans se moquer de quiconque, et même pas de soi ! Et pourtant, c'est la meilleure façon de faire rire, celle qui ne blesse personne et ne rabaisse pas l'auteur.

Il n'y a pas grand chose de plus à dire ...

mercredi, mai 31, 2006

De l'escroquerie moderne et vulgaire - retour sur les SMS

Je préviens à l'avance (pléonasme me direz-vous, emphase répondrais-je) que ce sujet est fort consensuel, âmes anti-conformistes forcenées s'abstenir.

Vous n'êtes pas sans avoir remarqué l'incroyable abondance de jeux de type lotterie, anciennement par appels téléphoniques, désormais essentiellement par envoi de SMS. L'inanité des questions posées est désormais tellement flagrante qu'on se demande pourquoi ils persistent à en poser, au lieu de directement dire qu'il s'agit purement et simplement d'une lotterie.

Soit dit en passant, je ne joue jamais aux jeux d'argent, tout simplement parce qu'ils sont à valeur négative - en présupposant une valeur linéaire de l'argent, bien entendu. Ce présupposé étant personnel, je peux facilement comprendre pourquoi certaines personnes jouent aux jeux à fort gain potentiel que je ne nommerai pas mais que tout le monde aura identifié. Et j'arrive même à me convaincre, les bons jours, que la perte moyenne est un achat de rêve - finalement, le joueur passe autant de temps, cumulé sur mettons 3 tirages, à faire son billet, à révasser à ce qu'il fera de l'argent s'il gagne, à consulter les résultats que s'il était allé au cinéma, pour un coût à peu près similaire.

Mais, reconnaissons-le, dans les lotteries par SMS, les gains ne sont pas colossaux. Soyons même honnêtes : ils sont minables, et ce d'autant plus si on fait une comparaison dépense / gain potentiel. Où est la part de rêve là dedans ?

Il se peut que l'engouement soit dû à un attrait pour les jeux en général, mais quand à moi je pense qu'il s'agit surtout d'une fascination du vulgaire pour ce nouvel outil qu'est le téléphone portable. Devenu « indispensable », objet essentiel de la vie du vulgaire (et surtout du vulgaire de moins de 18 ans) il exerce sur lui un moyen de contrôle édifiant.

On peut proposer n'importe quelle bouse, n'importe quelle arnaque, du moment que ça passe par SMS, on trouvera des gogos. Allons, de la voyance par SMS - je suis déjà pour le moins sceptique sur la voyance, mais là ... ? Des rencontres « torrides » par SMS ? Des conseils amoureux - avec variantes : poèmes tous faits, « pourcentage de réussite » selon les prénoms ou les signes astraux, techniques de drague, etc. - par SMS ?

Le pire, c'est bien qu'il doit y avoir pas mal de pigeons - preuve en étant les alarmantes publicités dont font l'objet ces ... services ? Il est curieux qu'il y ait un tel manque de législation à ce sujet - à quel niveau d'arnaque va-t-on arriver ?

Sur cette débauche de points d'interrogations, je retourne estibaler (néologisme, mais après tout d'hivernal on tire hiberner) quelques temps, attendant d'être tiré de ma léthargie par un fringant RdG 8^p

mercredi, avril 26, 2006

Les machines à café les couilles

Que le lecteur me pardonne ce brin de grossièreté, mais il est des fois où la grossièreté est de mise. De quoi s'agit-il ? De ma haine des machines automatiques, qu'elles soient distributrices de café, de boisson fraiches, de trucs hyper sucrés, de mouchoirs ou même de préservatifs.

C'est proprement insupportable de mettre une pièce et de ne rien recevoir en retour. C'est une forme d'arnaque moderne vraiment répandue ; le vendeur étant un automate, personne à qui se plaindre, pas la peine de faire un esclandre, etc. Il y a bien sûr toujours un numéro, mais déjà ça coûte le prix de la communication, ensuite ça prend du temps - et quand on veut acheter dans un distributeur automatique, c'est bien souvent qu'on a pas le temps d'aller ailleurs - et enfin la plupart du temps ça ne mène à rien.

À noter que c'est rarement le fait d'avoir perdu de l'argent qui m'énerve vraiment, c'est surtout le fait que si je veux acheter quelque chose dans une telle machine c'est que j'en ai bien besoin, et en général ça se solde par le fait que je n'ai plus de monnaie, donc que je me retrouve avec une soif inassouvie ou un nez encombré. C'est un peu comme les jeux d'argent à l'envers ; la française des jeux est censée vendre de l'espoir, les distributeurs vous vendent de l'espoir gâché. D'où frustration, et envie à peine répressible de faire subir à l'automate les derniers outrages. Et puis les premiers aussi, ne soyons pas chiches.

Bien sûr, tout cela amène à se dire qu'il ne faut pas acheter dans ce genre de distributeurs, que c'est bien fait pour moi, etc. Mais franchement, quand on arrive à ce niveau d'escroquerie, ne devrait-on pas imposer des normes, avoir des contrôles, exiger un numéro gratuit ou une forme de contrôle à distance de la machine qui pourrait permettre en cas de défaillance de contenter le client ? Ça sera déjà ça de pris, avant de s'attaquer à des formes plus violentes d'escroqueries ...

mardi, avril 18, 2006

Du langage SMS

Selon l'usage, je commence par une note liminaire. Je n'ai rien contre l'évolution de la langue, c'est un processus naturel. Je ne suis même pas un acharné de la langue française par opposition à l'anglais (ou à toute autre langue) ; tout ce que je demande, c'est que quand on utilise une langue, on l'utilise bien.

Venons-en aux faits. Plus le temps passe, et plus on a l'occasion de lire sur Internet des messages peu compréhensibles pour l'individu moyen de plus de 25 ans. Exemple d'un tel message (trouvé via Google) : « c pour sa ke je ladore mé je ne le kiff pa ».

Et encore, ce message est à peu près compréhensible. Je ne sors pas non plus d'une caverne, et je sais bien que ce phénomène ne date pas d'hier ; je suis aussi conscient qu'écrire ainsi relève à la base essentiellement de la volonté de se démarquer des adultes. Les conséquences, elles, sont bien connues : prenez au hasard quelques copies (de n'importe quelle matière) d'un examen de Licence, et vous aurez une idée de la nullité crasse moyenne en français de ceux qui sont censés être parmi « l'élite ».

Mais ce qui m'énerve vraiment, ce qui me met hors de moi, c'est l'apologie faite par certains du langage SMS - il est d'ailleurs curieux que l'on ait retenu l'utilisation en SMS alors que c'est bien plus flagrant sur les tchats, forums et autres blogs. Notez que le terme langage est ici fondé, dans le sens d'un système de signes, de symboles, élaboré à partir des langues naturelles et constituant un code qui les remplace dans certains cas déterminés. Il ne s'agit en aucun cas d'un apport culturel : à vue de nez, le nombre de mots nouveaux par rapport au français est d'environ 20, et surtout le nombre de mots composant le vocabulaire utilisé dans ces conversations est de l'ordre de 500, c'est à dire une pauvreté extrême.

Comment peut-on cautionner la marginalisation d'une telle frange de la population (la majorité des moins de 20 ans) ? Je renvoie au blog de Réac de Gauche pour ceux qui ne seraient pas convaincus que ne pas savoir lire et écrire correctement, c'est un énorme facteur d'échec d'intégration. Et ce d'autant plus qu'une bonne part des concernés se complait dans la médiocrité du langage SMS ; une autre prétend savoir faire la part des choses, et écrire correctement quand il le faut. Mais toute personne pratiquant un sport, un hobby quelconque demandant de l'entrainement sait bien que le geste qu'on fait et refait N fois devient une seconde nature. Ergo, les habitudes syntaxiales utilisées des heures et des heures sur les tchats ou à envoyer des messages par SMS refont inéluctablement surface.

Je ne prétend pas avoir ne serait-ce que le début d'une amorce de solution au problème ; j'aimerais juste ne plus entendre des abrutis confits dans la suffisance et (permettez-moi un desprogisme de plus) l'admiration de tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la merde s'extasier devant « le langage SMS ».

jeudi, avril 13, 2006

Publicité contre-productive

Je ne chanterai pas mon aversion profonde pour la réclame, tout le monde le fait - même si curieusement cela doit bien affecter une grande partie d'entre nous.

Je veux juste faire part de mon état dubitatif (« je dis bien dubitatif ... ») quant à une pub qu'il m'arrive de subir ces temps-ci. Mon propos n'est pas la nullité crasse que le créateur de cette pub nous attribue (pub pour lessive), le manque total d'imagination (pub pour voiture), le manque absolu de rapport au produit (de plus en plus de pubs), mais bien l'aspect contre-productif de celle-ci.

Venons-en à la publicité en question. Un type dans une banque lambda est au téléphone et propose divers crédits à son interlocuteur ; il s'amuse à lancer des papiers dans une poubelle, et finit pas rater un tir, ce à quoi l'interlocuteur lui dit « Raté ! ». Stupéfaction du premier, qui remarque que l'interlocuteur est le patron de la banque d'en face, avec un panneau promotionnel annonçant qu'ils n'ont qu'un seul crédit, à taux unique.

Outre le mépris que j'ai pour les crédits, s'il n'y a qu'un seul crédit on peut penser qu'il n'est pas au taux le plus avantageux pour le client ... Mais surtout, le thème de cette publicité (qui est la dernière d'une série) c'est quand même que les membres de la banque pour laquelle est faite la pub n'ont rien d'autre à faire que d'aller jouer les chafouins dans la banque d'en face. Si on prend la publicité au pied de la lettre, personnellement ça ne me donne aucune confiance dans la banque en question :
1. S'ils n'ont rien d'autre à faire, c'est qu'ils n'ont pas de clients, probablement à raison
ou
2. Ils ont des clients, mais ne bossent pas, préférant passer du temps à aller jouer les emmerdeurs.

C'est rare qu'une réclame me fasse cet effet. Que sa nullité intrinsèque me pousse à ne jamais acheter de produit de la marque, cela arrive. Si au contraire elle est suffisament originale et amusante, j'avoue même qu'il m'arrive d'acheter à cause d'elle - c'est bien rare et limité en effet, mais réel. Qu'une pub n'ait aucun rapport avec le produit, pourquoi pas. Mais quand il y a un rapport, mais que ce rapport me semble être négatif pour la marque, là je me pose de sérieuses questions sur la qualité des publicistes ?

mardi, avril 11, 2006

Rhume, moustiques, épidémies et actualité

Je déteste être malade. Ça doit être le cas de la plupart des gens, mais franchement, je me suis toujours posé des questions sur les virus, microbes et autres parasites : il serait bien plus efficace pour eux de se multiplier en symbiose plutôt qu'en détruisant ou en gênant l'hôte, non ?

Il faut bien reconnaître qu'en ces temps d'épidémies intempestives, il y a de quoi se poser des questions ; mais on reconnaitre aisément que les épidémies les plus virulentes, les aberrations, étaient autrefois auto-régulées. Qu'une version hyper-violente d'un virus apparaisse, et elle sombrait dans l'oubli une fois une population anéantie ou immunisée. Or actuellement, on étend la zone de contamination (par transports), on contient plus ou moins la contagion et on réussit (parfois) à faire survivre les victimes. Résultat : les maladies prospèrent lentement au niveau mondial plutôt que de ravager intensément mais localement une partie de la planète.

Que de tels « accidents » surviennent épisodiquement pour des micro-organismes aux temps d'adaptation courts, je l'admet. Mais quid des nuisibles, par exemple les moustiques ? Ne vivant pas en zone tropicale, les moustiques représentent pour moi une source de boutons (tolérable) mais surtout un empêchement de dormir ; par quelle absurdité les moustiques se sont-ils trouvés dotés d'un moyen de vol qui fait autant de bruit ? Pour la discrétion de la piqure, l'évolution repassera. En fait, on peut considérer qu'ils ont ainsi survécu parce que les animaux n'avaient pas d'option valables de défenses, quand bien même ils entendaient l'horrible bruit. Pire, la fatigue imposée par le manque de sommeil devait bien leur permettre de sucer en paix.

Où est-ce que je veux en venir ? À ce que l'on peut aisément passer de l'influence des nuisibles microscopiques ou à 6 pattes à celle des bipèdes. Fut un temps où un pur nuisible ne ravageait qu'un voisinage limité - ce temps est bien révolu, les nuisances sont désormais mondiales. Et pourtant, plus que jamais, l'on a les moyens de claquer ces nuisibles, qui vrombissent à nos oreilles en nous avertissant qu'ils vont nous pomper le sang, vrombissent encore et toujours, et nous épuisent au cours des quelques luttes qu'on leur oppose. Pourquoi ne les écrase-t-on pas, plutôt que de les faire reculer à quelques rares coups de Baygon ?

vendredi, mars 31, 2006

Science et croyance

En préambule, je me positionne : je suis fermement athée (et passablement anti-cléricaliste), et j'aime à penser que je suis un scientifique - je peux au moins affirmer que c'est mon métier.

Cependant, une chose m'agace profondément : c'est que certaines personnes (vulgairement athées) opposent vivement science et croyance, portant la science aux nues et trainant la croyance aux gémonies.

Déjà, même si l'Académie française donne au mot « croyant » la signification de « qui croit ce que sa religion enseigne, qui croit en Dieu », il est incontestable que l'athéisme est une forme de croyance - puisque c'est croire en la non existence de Dieu. C'est souvent difficile à faire admettre aux athées scientifiques « anti-croyances », tant ils sont bornés, figés dans leur attitude, engoncés dans leurs certitudes qui plus est adoptées sans réelle réflexion, la plupart du temps par anti-cléricalisme bêlant.

Par ailleurs, si la science se veut exacte, rappelons qu'il ne s'agit que d'un outil prédictif ; et qui plus est, que l'usage de la science requiert une dose de croyance non négligeable ! Croyance dans les faits expérimentaux par d'autres réalisés, croyance dans la bonne tenue des appareils certifiés l'être, croyance enfin et surtout dans la continuité des lois physiques. Évidemment, sans cette dernière croyance en particulier, pas de science possible : à quoi bon faire des expériences, réaliser des modèles, en tirer des prédictions si l'on pense que demain tout sera changé ?

Certes, il y a des croyances plus ou moins crédibles, plus ou moins intuitives. On peut à foison discuter de ce qui est le plus économique en hypothèses et du rasoir d'Occam : in fine, on en revient quand même à des croyances. Et il m'apparait aussi vain et grossier de discuter les croyances des autres que de leurs goûts, du moment bien sûr que lesdites croyances ne sont pas le socle d'actions nuisibles.

mardi, mars 14, 2006

Gastronomie de masse

Il ne sera pas ici directement question de la « malbouffe », sujet tant discuté par ailleurs. J'entend simplement parler ici de mon exaspération vis-à-vis de l'attitude du vulgaire face aux cantines, restaurants universitaires et autres sustentateurs de masses.

Pour la majorité des gens, aller manger à la cantine, c'est nul. Ce qu'on y mange est forcément moins bon, voire complètement dégueulasse, puisque produit en masse ; sans compter le fait que les menus sont rarement du goût du vulgaire, sauf à ce qu'il y ait un steack-frites.

Je prétend, quant à moi, que c'est dans la grande majorité des cas tout à fait faux. J'ai fréquenté un grand nombre de ces établissements, et s'il est vrai que certains plats (dépendant de la cantine) sont à éviter, la tenue générale a toujours été très acceptable. En particulier, elle a bien souvent été au dessus du niveau de ce que je pouvais aller manger chez ceux qui la conspuaient le plus vigoureusement. De surcroit, il y a toujours un hiatus entre ce qui est dit et le comportement adopté par ailleurs ; parce qu'il faut quand même être singulièrement borné pour croire que la nourriture sera mieux préparée dans un « restaurant rapide » quelconque que dans une cantine.

Outre la teneur des menus - rendez-vous compte, manger des légumes - je pense que la principale cause en est le sentiment d'être obligé de manger comme et avec les autres. On peut aller manger dans un rade parfaitement dégueulasse sans trop se plaindre, parce qu'on aura choisi d'y aller. Et à domicile, ma foi on ne peut blâmer que soi-même ou un proche, donc on fermera les yeux ...

Par contre, médire du service (semi-)public dans le cas des cantines scolaires ou de la société de restauration dans le cas de restaurants d'entreprise, ça coûte pas cher, ça soulage, et c'est de bon ton ; c'est même pour ainsi dire une figure de style obligatoire. Mais une figure de style qui m'insupporte !

jeudi, février 23, 2006

Les lignes chaudes

Je n'ai guère plus le temps de poster sur ce blog autrement qu'épisodiquement, mais là il faut me soulager.

L'objet de mon ire est lié à la téléphonie. Pas spécialement la téléphonie mobile, sur laquelle le vulgaire se plait autant à médire qu'à l'utiliser ; non, il s'agit, comme le lecteur alerte l'aura deviné à la lecture du titre, des « hotlines ».

Il faudrait qu'on m'explique d'où vient ce nom ? Est-ce dû :
- à la ressemblance de service d'avec les lignes à proprement parler « hot », que l'on qualifierait en français de « roses » ?
- au fait que tout utilisateur normal s'énerve rapidement devant l'inanité du message d'attente et la nullité de la musique, dont le volume est systématiquement tellement fort qu'on se surprend à s'interroger sur les pactes secrets entre concepteurs de hotlines et vendeurs de sonotone ?
- d'une manière plus pragamatique, à une référérence au temps d'attente, balloté entre divers services plus ou moins incompétents et se refourguant le bébé soit à grand coup de transfert d'appel, soit (encore plus frustrant) en demandant de rappeler à un autre numéro, ou au même mais en composant ensuite un autre code (ce qui refait passer par l'insupportable musique), obligeant l'utilisateur à réciter encore et encore la nature de son problème ... Ce qui fait qu'au final, ayant passé une demi-heure l'oreille collée au combiné, elle est effectivement toute chaude ?

Le pire, c'est certainement que les utilisateurs sont obligés de payer pour ça, alors que ça relève le plus souvent de ce qui est par l'entreprise, au titre du service après-vente - si on appelle, c'est que quelque chose ne va pas avec le produit ; là où l'entreprise devrait s'excuser platement, elle fait payer ... L'ère de la consommation est celle, nous dit-on, du choix du consommateur qui pousse à la qualité du service : il faut vraiment être aveugle pour y croire encore.

Alors bien sûr, il doit bien y avoir une ou deux hotlines bien faites et gratuites, où l'on répond rapidement et efficacement ; mais je n'ai pas encore eu l'immense bonheur de tomber dessus.

mardi, février 07, 2006

Les clichés professionnels ont la vie dure

Dans ce que je lis, par-ci, par-là, je ne peux que m'ébaubir de la persistance des clichés sur les professions : les bistrotiers sont nationalement frontaux, les policiers sont ivrognes, les fonctionnaires sont feignants, les capilliculteurs comme les conducteurs de taxis sont intolérablement bavards, etc.

Le cliché, c'est un peu le racisme de bon aloi du vulgaire qui se veut avoir une conscience. À l'évidence, critiquer ou se gausser de personnes en fonction de leur couleur de peau, ethnie ou nationalité, c'est mal, mais la profession serait un critère objectif ?

Oh, bien sûr, ces moqueries, ces sentences à l'emporte-pièce ont une portée très limitée. Cela dit, comment interpréter le fait qu'on arrive à ce point à un niveau d'auto-flagellation en terme de racisme et de liberté totale en ce qui concerne les professions ? Il est vrai que la profession est généralement quelque chose de librement choisi (au contraire de l'ethnie) ; par contre, j'ai du mal à concevoir qu'une profession puisse être vraiment plus « formante », au sens d'adopter des comportements, qu'un bagage culturel ethnique.

Quand verra-t-on la création de SOS-Discrimination Professionnelle ? On assiste bien déjà à des manifestations dont la demande est d'avoir « plus de reconnaissance » ... Le temps de la lutte des classes est finie, vive le temps des corporations !

lundi, janvier 23, 2006

Le « mais si ! » est arrivé

Dans la continuation du message précédent, s'il est dans les conversations (quelles qu'elles soient) un comportement qui m'énerve prodigieusement, c'est le « mais si ! ».

Mise en situation : vous discutez sereinement avec votre interlocuteur. Vous lui dites que vous avez changé d'avis (à propos d'un sujet que nous appellerons X), avec une phrase du type : « À l'époque, je ne pensais pas que X ». Et là, il vous interrompt grossièrement avec son « Mais si ! ». À l'évidence, il ne vous écoutait pas : la présence du « à l'époque » indique clairement que vous avez depuis changé d'avis, et donc que vous pensez vous aussi que X.

De surcroit, si on s'en tient au français le plus élémentaire, ce qu'il vient de dire signifie que votre phrase est fausse, et donc qu'à l'époque vous pensiez que X était vrai. Le « mais si » est donc non seulement tout à fait inutile, mais en plus est un contre-sens.

Il est désespérant de constater à quel point cela arrive souvent ! Et, forcément, le faire remarquer, c'est être un dangereux capillotracteur, voire un fasciste lexical.

jeudi, janvier 19, 2006

Discussions estudiantines

Étant à un âge charnière, je suis encore en contact avec bon nombre d'étudiants, et cela implique donc des soirées où l'on refait le monde (sans excès sonore, à l'évidence).

C'est presque un sport de caste : l'étudiant, confortablement installé, souvent moyennement éthylisé et / ou ayant illicitement enfumé ses poumons, discours d'un ton docte de sujets sur lesquels il a une opinion le plus souvent très superficielle. Il use d'ailleurs de mots qu'il ne comprend pas vraiment, qu'il soit utilisé abusivement (voir par exemple ma note sur l'adjectif fasciste), ou même totalement improprement (tel ce cuistre qui confondait empathie et emphase).

Il tolère du reste mal qu'on lui fasse remarquer son manque de culture (sur un sujet ou général), ou que l'on suggère que l'on manque certainement d'informations pour débattre proprement d'un sujet. Je suis moi-même d'une inculture crasse, mais j'ai au moins le bon goût d'en être conscient, et je peux me targuer d'avoir un niveau de français pas trop misérable.

Et enfin, il y a une chose que le vulgaire veut rarement entendre, c'est qu'il est normalement impossible de convaincre quelqu'un s'il a déjà une position un tant soit peu réfléchie. Cela parce qu'il base son opinion sur des postulats qui lui sont fondamentaux, et qui s'ils peuvent évoluer dans le temps le feront très lentement, et certainement pas suite à une discussion avinée. Ces discussions, si tout le monde n'est pas d'accord, vont donc très rapidement tourner en rond, sans que les intervenants ne s'aperçoivent de ce qu'ils ne tomberont jamais d'accord, parce que partant de postulats différents.

Cela dit, je dois reconnaître que ce sont des moments agréables et divertissants, j'en retire souvent des anecdotes qui me font rire des années durant !

lundi, janvier 16, 2006

La motorisation crétine

Au chapitre des nuisances sonores, signalons la bonne place des décérébrés motorisés.

Qui sont-ils ? Il s'agit majoritairement de vulgaires jeunes, ayant fait l'acquisition (par quelque moyen que ce soit) d'un véhicule à deux roues et qui semblent penser que son principal intérêt n'est pas la locomotion mais le bruit qu'il peut produire. À cet effet, les modifications vont bon train pour optimiser les décibels émis.

La « customisation » d'une manière générale, je m'en cogne royalement. Qu'on dépense des sommes folles pour être un « Jacky », ça me dépasse, mais c'est le cas de nombreux loisirs, donc je m'abstiens de tout commentaire. Par contre, qu'on modifie son véhicule pour pouvoir nuire au maximum aux autres, ça c'est du domaine de ce qui attise ma haine. En passant, lesdites modifications (le pot d'échappement, l'injection, etc.) le rendent plus polluant et diminuent sensiblement sa durée de vie ...

Ah, qu'il serait doux de voir tous ces jeunes crétins condamnés à une peine lourde, par exemple devoir passer une semaine avec des écouteurs diffusant une musique qui leur serait intolérable !

Pendant que j'y suis, j'adresse mes plus sincères souhaits d'accidents aux fous furieux qui font des courses motorisées sur la voie publique. Que l'on risque sa vie pour le « frisson du risque et de la vitesse », c'est déjà bien crétin, et ça nuit suffisament à tout le monde par le biais des assurances et de la sécurité sociale. Mais que l'on risque celle des autres, ça ne mérite qu'une chose : la tôle.

mardi, janvier 10, 2006

À bas la poudreuse

En ce début d'année, après une période festive passée familialement tant bien que mal, il m'apparait temps de reprendre mon message de haine.

Il est extrêment vulgaire de déclamer sa haine de Noël et de l'aspect commercial des fêtes - donc je ne le ferai pas. Par contre, une chose qui m'escagasse, si vous me permettez un brin de provencialisme, c'est l'adoration du vulgaire pour la neige.

Quoique je le mentionne rarement, je n'aime pas la neige. C'est humide et froid, et sans aucun intérêt à mes yeux : je n'aime pas skier ou luger, les batailles de boule de neige me laissent de glace, et je trouve les bonshommes de neige d'un ridicule achevé. Non que je ne conçoive l'intérêt qu'on puisse y porter - mais c'est là affaire de goûts personnels.

Donc, quand il neige, je suis plutôt maussade, essentiellement à cause de l'état de la chaussée et des glissades en perspective. Notez que charité bien ordonnée commençant par soi-même, je n'en fait pas profiter mon entourage par des déclamations météorologiques solennelles ; je reste coi.

Par contre, ce qui m'énerve, ce sont les phrases du genre « Ah, il a enfin neigé ! », ou encore « C'est triste un Noël sans neige ... », laissant entendre qu'aimer la neige va de soi. Celui qui ose alors dire qu'il n'aime pas la neige s'expose au regard navré des autres, qui lui expliquent sans plus tarder que « mais si, la neige, c'est génial, tu as juste perdu ton âme d'enfant ». Quand bien même on n'aurait pas aimé la neige dès son enfance, mais il doit alors s'agir de matûrité précoce.

Quant à l'hiver, je le dis sans aucune arrière-pensée politique, ça m'étonnerait qu'il passe le mois de mars.