jeudi, juin 25, 2009

Hadopi raté ou Ados pirates ?

Je sais que je retarde un peu, mais baste ! Cela faisait longtemps que je me disais que le sujet méritait bien une note.

Après plusieurs mois de débats vigoureux sur Internet - débats qui n'auront bien évidemment servi à rien d'autre qu'à satisfaire les gens qui y auront participé - la loi Hadopi se retrouve décapitée de sa mesure phare. Au final, si j'ai bien compris la chose, on se retrouve avec une loi un peu curieuse qui ne dit pas grand chose ... Car des lois existaient déjà, et elles étaient appliquées.

Mais le plus intéressant de l'histoire, à mon sens, ce furent les débats en eux-même. Quelle joie de voir s'étaler les plus ahurissantes inepties, servies avec aplomb, outrecuidance, indignation ... Les arguments fusaient, totalement incohérents, c'était un vrai bonheur.

Je laisserai de côté le fond du débat sur la propriété intellectuelle et le droit de copie. Ma conviction profonde c'est que c'est un aspect fondamental de notre société, et que le nier en revendiquant le libre accès à la copie, c'est aller au devant de très gros ennuis à moyen terme, sauf à nationaliser massivement ; mais passons.

À la première place des arguments ridicules, je place "de toute façon il y a des moyens de contourner les contrôles, ça continuera". Sérieusement, en voilà un argument péremptoire ! D'ailleurs, puisque les lois sur les crimes en général s'avèrent inefficace, je propose qu'on les abroge.

En second, il y a l'histoire dite "de la double peine". Ce terme est une escroquerie intellectuelle de premier ordre ! La plupart des condamnations peuvent être doubles (prison + amende), voire triple (inéligibilité, contrôles, pensions, etc.). En général ça ne choque personne ; mais pour peu qu'on veuille faire pleurer la ménagère ou s'indigner le chaland, hop on ressort la "double peine" !

En troisième, le "droit à Internet" ... Quand on a plus Internet chez soi, si vraiment c'était une nécessité de premier ordre, on peut l'utiliser ailleurs. Quant aux conséquences professionnelles, je n'ai jamais entendu personne aller pleurer sur le sort des chauffeurs de taxi qui se retrouvent privés de permis s'ils ont fait n'importe quoi au volant.

Troisième ex-aequo en fait, le fameux argument du "je n'aurais pas acheté de toute façon". Avec cet argument, on va loin : je n'achèterai jamais de Rolex (je ne vois pas l'intérêt de dépenser autant pour une vulgaire toquante), donc je peux aller me servir gratuitement ! Variante : "en plus les artistes qui mettent leur oeuvre sur le Net s'en sortent bien" en parallèle avec "de toute façon les majors s'en sortent bien quand même" en parallèle avec "ce que vendent les majors c'est beaucoup trop cher". Premier point, les méchants majors-suppôts-du-grand-capital, c'est un peu faible. Deuxième point, il faudrait choisir ! Si c'est trop cher, on n'achète pas. Si on n'achète pas, ils vont baisser leurs prix ou ne s'en sortiront pas. Et enfin, quand on est persuadé qu'un moyen de distribution est meilleur qu'un autre, il n'y a qu'à le privilégier ...

Au final, le vulgaire essaye toujours de se cacher derrière des arguments plutôt risibles pour nier qu'il profite tout simplement d'un vide non pas juridique mais judiciaire. Comme souvent en France, c'est assimilé à un "acquis" sur lequel on ne pourrait donc pas, ô grand jamais, revenir !
Le conseil constitutionnel ayant fait son travail (le pouvoir judiciaire est aux mains des seuls juges), on va cependant certainement voir des lois revenir à la charge. L'occasion de déguster quelques joutes internautes grand-guignolesques !

jeudi, mars 19, 2009

Epopée de l'impopularité papale

J'ai lu ici et là plusieurs critiques assez dures à l'encontre du pape actuel, par rapport à ses récentes déclarations. L'importance que j'attribue personnellement au pape est proche du zéro absolu ... Mais je trouve intéressant d'observer que dans un pays où l'on se réclame d'être laïque en un sens étendu, on se permette ce genre d'interventionnisme dans le fonctionnement interne d'une religion. D'autant plus intéressant qu'on ne se permet pas la même chose avec les autres religions, d'ailleurs.

Ces critiques, qui procèdent d'un désir d'ingérence dans la religion catholique, révèlent à mon sens une contradiction profonde sur l'importance qu'on attribue au pape. Si on est pas catholique, ce qu'il dit n'a aucune importance voire est souvent considéré avec mépris, donc passons. Si on est vraiment catholique par contre, on devrait avant tout suivre les préceptes de la religion. On pourra me rétorquer que les gens suivent plus volontiers un pouvoir séculaire que les textes qui le fondent. Certes, mais les propos du pape ne se résument pas à contre-indiquer l'usage des préservatifs, il met surtout en avant l'abstinence et le mariage. Et au final, ce qu'on lui reproche, c'est que les "fidèles" ne suivent que la partie sur les préservatifs.

Alors j'aimerais qu'on m'explique, si on considère qu'à la base les gens ne suivent pas ce qu'il dit, si on pense que ses déclarations ne sont suivies que dans la mesure où finalement, les gens voulaient à la base les suivre, quel effet aurait une déclaration de sa part prônant l'usage de protection sexuelle ? Outre qu'il se mettrait dans une position intenable vis à vis de sa doctrine, je pense quant à moi que l'effet serait à peu près identique : nul.

Il est tellement facile et de bon ton de médire de l'église catholique ... même si elle tend souvent le bâton pour se faire battre ; parce qu'autant les déclarations sur les capotes sont compréhensibles, autant la réintégration d'un négationniste semble hautement absurde.

vendredi, février 13, 2009

Petits changements

De manière anecdotique, j'ai élargi la taille du champ texte, je trouve ça plus lisible. Que le lecteur ne disposant que d'un petit écran à faible résolution me pardonne pour la mise en page qui doit être un peu chaotique !

Par ailleurs, Blogger propose enfin un flux RSS, que j'ai activé. Le flux étant très faible, c'est mieux que de devoir venir régulièrement ...

jeudi, février 12, 2009

Mendicité offensée

Je suis toujours surpris de ce que des commentaires continuent à être postés en réponse à un message qui date très franchement, sur les musiciens du métro.
Manifestement, oser dire que des gens nous importunent, c'est offensant ... Alors tant qu'à parler d'offense, je m'en vais vous narrer une offense à laquelle j'ai assisté il y a quelques temps.

Dans mon RER il y a régulièrement une dame qui passe, demandant l'assistance des gens parce que son mari est décédé sans lui laisser de ressources, à elle et ses enfants. Elle précise que son mari est mort au service de la SNCF en sauvant un train de voyageurs, mais que manifestement elle n'a le droit à rien, même si elle a des papiers qui attestent ses dires. Je ne rentrerai pas dans le débat de savoir si elle dit la vérité ou pas. Ce qui m'intéresse, c'est sa réaction face à une jeune fille (à vue de nez, une lycéenne) qui a voulu lui donner une pièce de 10 centimes.

Eh bien cette jeune fille s'est proprement faite insulter. Certes, 10 centimes, ce n'est pas grand chose. Mais, ce qui m'a vraiment frappé, c'est l'attitude outrée de la dame : "non mais vraiment, comme si la mort de mon mari valait 10 centimes". Là, j'avoue que j'ai résisté très fort à l'envie de lui dire que si elle estimait que la mort de son mari valait 1 euro, c'était ça la vraie insulte. Je précise que je me suis retenu parce que en moi le petit ange disait que peut-être que son histoire était vraie, peut-être qu'elle avait passé une mauvaise journée, etc. Et (contrairement à ce que semblent penser certains), je ne prend aucun plaisir à blesser qui que ce soit.

N'empêche que la jeune fille, à la base de bonne volonté, s'est retrouvée rabrouée voire humiliée pour avoir eu le malheur de vouloir faire un geste à la mesure de ses moyens. Ca m'étonnerait qu'elle redonne de sitôt, d'ailleurs. J'ai pas spécialement de morale à donner à cette histoire par ailleurs navrante, si ce n'est qu'on évoque souvent "les vilains bourgeois", mais curieusement jamais (ou alors, avec des excuses à la pelle) les comportements parfois odieux de certains mendiants. (Le lecteur sagace aura remarqué la mention "parfois" et m'épargnera donc le couplet sur la généralisation).

samedi, novembre 15, 2008

L'heureux tour que voilà

Après une grande année d'absence, je tente un retour dans ce qu'il est convenu d'appeler la blogosphère. J'ai été surpris des commentaires sur deux sujets, les pigeons et les musiciens du métro ; que leurs auteurs ne prennent pas ombrage du léger retard à la publication, je n'étais tout simplement plus présent !

Quant à la parution de messages, elle restera fluctuante, on ne se refait pas (du moins pas en un an).

mercredi, juillet 11, 2007

Haine estivale

Ma haine va tout droit à l'été en général et au soleil en particulier. Il y a une bonne raison à cela : ma peau n'est pas sans une certaine similitude avec des feuilles papier A4. Même blancheur, même finesse, bref le soleil me brûle avec une aisance qui fait certes rire les petits enfants - « oh, il est tout rouge le monsieur ! » - mais reste douloureux. Je remercie au passage, coup de pub gratuit, l'inventeur de la biafine. J'ai du à moi seul consommer la moitié de la production mondiale.

De plus, si je reconnais au temps estival le mérite de raccourcir les jupes et rallonger les jours - y a pas qu'eux, comme le dirait le lecteur desprogeophile ayant reconnu le début d'une citation - il faut reconnaitre aussi qu'il fait resortir toutes sortes d'énergumènes qu'on pensait enterrés avec l'hiver. L'été, c'est la comédie humaine version dramatique. On part avec l'espoir de rencontrer quelqu'un, on rentre avec des idées de meurtre : de l'âme soeur à l'amer sort.

Enfin, l'été c'est le temps de la transpiration. La sueur, géniale invention de la nature, qui permet de s'endormir dans un lit et de se réveiller dans une piscine - les plus optimistes diront que c'est toujours un succédané de plage.

Vivement donc l'automne !

vendredi, juin 01, 2007

Télé-réalité, plus immonde que la fiction

Un post bref, pour épancher ici mon dégoût profond de l'humanité qui vient de faire un bond gigantesque à la lecture d'un article.

Des producteurs de télé-réalité ont inventé un concept dont l'ignominie est telle que j'ai encore du mal à accepter qu'ils aient pu ne pas en avoir honte immédiatement, que personne n'ait stoppé ce projet plus tôt.

Je vous le livre : une personne atteinte d'un cancer et sur le point de mourir a décidée de donner son rein à quelqu'un qui en a besoin. Jusque là, tout va bien, on ne fera jamais assez de pub pour inciter les gens à donner leurs organes et sauver d'autres vies par delà leur mort. Là où l'on atteint les abysses, c'est qu'il y a plusieurs receveurs potentiels, et que l'émission tourne autour de qui recevra le rein.

Oui, vous avez bien lu : des gens qui ont un besoin vital de ce rein se retrouvent dans l'arène, obligés de faire les beaux pour satisfaire le public qui votera par SMS pour savoir qui aura la chance de bénéficier du rein. Si j'avais un fusil et que j'avais le producteur qui a conçu ça au bout, je crois bien que j'irais en tôle.