Selon l'usage, je commence par une note liminaire. Je n'ai rien contre l'évolution de la langue, c'est un processus naturel. Je ne suis même pas un acharné de la langue française par opposition à l'anglais (ou à toute autre langue) ; tout ce que je demande, c'est que quand on utilise une langue, on l'utilise bien.
Venons-en aux faits. Plus le temps passe, et plus on a l'occasion de lire sur Internet des messages peu compréhensibles pour l'individu moyen de plus de 25 ans. Exemple d'un tel message (trouvé via Google) : « c pour sa ke je ladore mé je ne le kiff pa ».
Et encore, ce message est à peu près compréhensible. Je ne sors pas non plus d'une caverne, et je sais bien que ce phénomène ne date pas d'hier ; je suis aussi conscient qu'écrire ainsi relève à la base essentiellement de la volonté de se démarquer des adultes. Les conséquences, elles, sont bien connues : prenez au hasard quelques copies (de n'importe quelle matière) d'un examen de Licence, et vous aurez une idée de la nullité crasse moyenne en français de ceux qui sont censés être parmi « l'élite ».
Mais ce qui m'énerve vraiment, ce qui me met hors de moi, c'est l'apologie faite par certains du langage SMS - il est d'ailleurs curieux que l'on ait retenu l'utilisation en SMS alors que c'est bien plus flagrant sur les tchats, forums et autres blogs. Notez que le terme langage est ici fondé, dans le sens d'un système de signes, de symboles, élaboré à partir des langues naturelles et constituant un code qui les remplace dans certains cas déterminés. Il ne s'agit en aucun cas d'un apport culturel : à vue de nez, le nombre de mots nouveaux par rapport au français est d'environ 20, et surtout le nombre de mots composant le vocabulaire utilisé dans ces conversations est de l'ordre de 500, c'est à dire une pauvreté extrême.
Comment peut-on cautionner la marginalisation d'une telle frange de la population (la majorité des moins de 20 ans) ? Je renvoie au blog de Réac de Gauche pour ceux qui ne seraient pas convaincus que ne pas savoir lire et écrire correctement, c'est un énorme facteur d'échec d'intégration. Et ce d'autant plus qu'une bonne part des concernés se complait dans la médiocrité du langage SMS ; une autre prétend savoir faire la part des choses, et écrire correctement quand il le faut. Mais toute personne pratiquant un sport, un hobby quelconque demandant de l'entrainement sait bien que le geste qu'on fait et refait N fois devient une seconde nature. Ergo, les habitudes syntaxiales utilisées des heures et des heures sur les tchats ou à envoyer des messages par SMS refont inéluctablement surface.
Je ne prétend pas avoir ne serait-ce que le début d'une amorce de solution au problème ; j'aimerais juste ne plus entendre des abrutis confits dans la suffisance et (permettez-moi un desprogisme de plus) l'admiration de tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la merde s'extasier devant « le langage SMS ».
mardi, avril 18, 2006
jeudi, avril 13, 2006
Publicité contre-productive
Je ne chanterai pas mon aversion profonde pour la réclame, tout le monde le fait - même si curieusement cela doit bien affecter une grande partie d'entre nous.
Je veux juste faire part de mon état dubitatif (« je dis bien dubitatif ... ») quant à une pub qu'il m'arrive de subir ces temps-ci. Mon propos n'est pas la nullité crasse que le créateur de cette pub nous attribue (pub pour lessive), le manque total d'imagination (pub pour voiture), le manque absolu de rapport au produit (de plus en plus de pubs), mais bien l'aspect contre-productif de celle-ci.
Venons-en à la publicité en question. Un type dans une banque lambda est au téléphone et propose divers crédits à son interlocuteur ; il s'amuse à lancer des papiers dans une poubelle, et finit pas rater un tir, ce à quoi l'interlocuteur lui dit « Raté ! ». Stupéfaction du premier, qui remarque que l'interlocuteur est le patron de la banque d'en face, avec un panneau promotionnel annonçant qu'ils n'ont qu'un seul crédit, à taux unique.
Outre le mépris que j'ai pour les crédits, s'il n'y a qu'un seul crédit on peut penser qu'il n'est pas au taux le plus avantageux pour le client ... Mais surtout, le thème de cette publicité (qui est la dernière d'une série) c'est quand même que les membres de la banque pour laquelle est faite la pub n'ont rien d'autre à faire que d'aller jouer les chafouins dans la banque d'en face. Si on prend la publicité au pied de la lettre, personnellement ça ne me donne aucune confiance dans la banque en question :
1. S'ils n'ont rien d'autre à faire, c'est qu'ils n'ont pas de clients, probablement à raison
ou
2. Ils ont des clients, mais ne bossent pas, préférant passer du temps à aller jouer les emmerdeurs.
C'est rare qu'une réclame me fasse cet effet. Que sa nullité intrinsèque me pousse à ne jamais acheter de produit de la marque, cela arrive. Si au contraire elle est suffisament originale et amusante, j'avoue même qu'il m'arrive d'acheter à cause d'elle - c'est bien rare et limité en effet, mais réel. Qu'une pub n'ait aucun rapport avec le produit, pourquoi pas. Mais quand il y a un rapport, mais que ce rapport me semble être négatif pour la marque, là je me pose de sérieuses questions sur la qualité des publicistes ?
Je veux juste faire part de mon état dubitatif (« je dis bien dubitatif ... ») quant à une pub qu'il m'arrive de subir ces temps-ci. Mon propos n'est pas la nullité crasse que le créateur de cette pub nous attribue (pub pour lessive), le manque total d'imagination (pub pour voiture), le manque absolu de rapport au produit (de plus en plus de pubs), mais bien l'aspect contre-productif de celle-ci.
Venons-en à la publicité en question. Un type dans une banque lambda est au téléphone et propose divers crédits à son interlocuteur ; il s'amuse à lancer des papiers dans une poubelle, et finit pas rater un tir, ce à quoi l'interlocuteur lui dit « Raté ! ». Stupéfaction du premier, qui remarque que l'interlocuteur est le patron de la banque d'en face, avec un panneau promotionnel annonçant qu'ils n'ont qu'un seul crédit, à taux unique.
Outre le mépris que j'ai pour les crédits, s'il n'y a qu'un seul crédit on peut penser qu'il n'est pas au taux le plus avantageux pour le client ... Mais surtout, le thème de cette publicité (qui est la dernière d'une série) c'est quand même que les membres de la banque pour laquelle est faite la pub n'ont rien d'autre à faire que d'aller jouer les chafouins dans la banque d'en face. Si on prend la publicité au pied de la lettre, personnellement ça ne me donne aucune confiance dans la banque en question :
1. S'ils n'ont rien d'autre à faire, c'est qu'ils n'ont pas de clients, probablement à raison
ou
2. Ils ont des clients, mais ne bossent pas, préférant passer du temps à aller jouer les emmerdeurs.
C'est rare qu'une réclame me fasse cet effet. Que sa nullité intrinsèque me pousse à ne jamais acheter de produit de la marque, cela arrive. Si au contraire elle est suffisament originale et amusante, j'avoue même qu'il m'arrive d'acheter à cause d'elle - c'est bien rare et limité en effet, mais réel. Qu'une pub n'ait aucun rapport avec le produit, pourquoi pas. Mais quand il y a un rapport, mais que ce rapport me semble être négatif pour la marque, là je me pose de sérieuses questions sur la qualité des publicistes ?
mardi, avril 11, 2006
Rhume, moustiques, épidémies et actualité
Je déteste être malade. Ça doit être le cas de la plupart des gens, mais franchement, je me suis toujours posé des questions sur les virus, microbes et autres parasites : il serait bien plus efficace pour eux de se multiplier en symbiose plutôt qu'en détruisant ou en gênant l'hôte, non ?
Il faut bien reconnaître qu'en ces temps d'épidémies intempestives, il y a de quoi se poser des questions ; mais on reconnaitre aisément que les épidémies les plus virulentes, les aberrations, étaient autrefois auto-régulées. Qu'une version hyper-violente d'un virus apparaisse, et elle sombrait dans l'oubli une fois une population anéantie ou immunisée. Or actuellement, on étend la zone de contamination (par transports), on contient plus ou moins la contagion et on réussit (parfois) à faire survivre les victimes. Résultat : les maladies prospèrent lentement au niveau mondial plutôt que de ravager intensément mais localement une partie de la planète.
Que de tels « accidents » surviennent épisodiquement pour des micro-organismes aux temps d'adaptation courts, je l'admet. Mais quid des nuisibles, par exemple les moustiques ? Ne vivant pas en zone tropicale, les moustiques représentent pour moi une source de boutons (tolérable) mais surtout un empêchement de dormir ; par quelle absurdité les moustiques se sont-ils trouvés dotés d'un moyen de vol qui fait autant de bruit ? Pour la discrétion de la piqure, l'évolution repassera. En fait, on peut considérer qu'ils ont ainsi survécu parce que les animaux n'avaient pas d'option valables de défenses, quand bien même ils entendaient l'horrible bruit. Pire, la fatigue imposée par le manque de sommeil devait bien leur permettre de sucer en paix.
Où est-ce que je veux en venir ? À ce que l'on peut aisément passer de l'influence des nuisibles microscopiques ou à 6 pattes à celle des bipèdes. Fut un temps où un pur nuisible ne ravageait qu'un voisinage limité - ce temps est bien révolu, les nuisances sont désormais mondiales. Et pourtant, plus que jamais, l'on a les moyens de claquer ces nuisibles, qui vrombissent à nos oreilles en nous avertissant qu'ils vont nous pomper le sang, vrombissent encore et toujours, et nous épuisent au cours des quelques luttes qu'on leur oppose. Pourquoi ne les écrase-t-on pas, plutôt que de les faire reculer à quelques rares coups de Baygon ?
Il faut bien reconnaître qu'en ces temps d'épidémies intempestives, il y a de quoi se poser des questions ; mais on reconnaitre aisément que les épidémies les plus virulentes, les aberrations, étaient autrefois auto-régulées. Qu'une version hyper-violente d'un virus apparaisse, et elle sombrait dans l'oubli une fois une population anéantie ou immunisée. Or actuellement, on étend la zone de contamination (par transports), on contient plus ou moins la contagion et on réussit (parfois) à faire survivre les victimes. Résultat : les maladies prospèrent lentement au niveau mondial plutôt que de ravager intensément mais localement une partie de la planète.
Que de tels « accidents » surviennent épisodiquement pour des micro-organismes aux temps d'adaptation courts, je l'admet. Mais quid des nuisibles, par exemple les moustiques ? Ne vivant pas en zone tropicale, les moustiques représentent pour moi une source de boutons (tolérable) mais surtout un empêchement de dormir ; par quelle absurdité les moustiques se sont-ils trouvés dotés d'un moyen de vol qui fait autant de bruit ? Pour la discrétion de la piqure, l'évolution repassera. En fait, on peut considérer qu'ils ont ainsi survécu parce que les animaux n'avaient pas d'option valables de défenses, quand bien même ils entendaient l'horrible bruit. Pire, la fatigue imposée par le manque de sommeil devait bien leur permettre de sucer en paix.
Où est-ce que je veux en venir ? À ce que l'on peut aisément passer de l'influence des nuisibles microscopiques ou à 6 pattes à celle des bipèdes. Fut un temps où un pur nuisible ne ravageait qu'un voisinage limité - ce temps est bien révolu, les nuisances sont désormais mondiales. Et pourtant, plus que jamais, l'on a les moyens de claquer ces nuisibles, qui vrombissent à nos oreilles en nous avertissant qu'ils vont nous pomper le sang, vrombissent encore et toujours, et nous épuisent au cours des quelques luttes qu'on leur oppose. Pourquoi ne les écrase-t-on pas, plutôt que de les faire reculer à quelques rares coups de Baygon ?
vendredi, mars 31, 2006
Science et croyance
En préambule, je me positionne : je suis fermement athée (et passablement anti-cléricaliste), et j'aime à penser que je suis un scientifique - je peux au moins affirmer que c'est mon métier.
Cependant, une chose m'agace profondément : c'est que certaines personnes (vulgairement athées) opposent vivement science et croyance, portant la science aux nues et trainant la croyance aux gémonies.
Déjà, même si l'Académie française donne au mot « croyant » la signification de « qui croit ce que sa religion enseigne, qui croit en Dieu », il est incontestable que l'athéisme est une forme de croyance - puisque c'est croire en la non existence de Dieu. C'est souvent difficile à faire admettre aux athées scientifiques « anti-croyances », tant ils sont bornés, figés dans leur attitude, engoncés dans leurs certitudes qui plus est adoptées sans réelle réflexion, la plupart du temps par anti-cléricalisme bêlant.
Par ailleurs, si la science se veut exacte, rappelons qu'il ne s'agit que d'un outil prédictif ; et qui plus est, que l'usage de la science requiert une dose de croyance non négligeable ! Croyance dans les faits expérimentaux par d'autres réalisés, croyance dans la bonne tenue des appareils certifiés l'être, croyance enfin et surtout dans la continuité des lois physiques. Évidemment, sans cette dernière croyance en particulier, pas de science possible : à quoi bon faire des expériences, réaliser des modèles, en tirer des prédictions si l'on pense que demain tout sera changé ?
Certes, il y a des croyances plus ou moins crédibles, plus ou moins intuitives. On peut à foison discuter de ce qui est le plus économique en hypothèses et du rasoir d'Occam : in fine, on en revient quand même à des croyances. Et il m'apparait aussi vain et grossier de discuter les croyances des autres que de leurs goûts, du moment bien sûr que lesdites croyances ne sont pas le socle d'actions nuisibles.
Cependant, une chose m'agace profondément : c'est que certaines personnes (vulgairement athées) opposent vivement science et croyance, portant la science aux nues et trainant la croyance aux gémonies.
Déjà, même si l'Académie française donne au mot « croyant » la signification de « qui croit ce que sa religion enseigne, qui croit en Dieu », il est incontestable que l'athéisme est une forme de croyance - puisque c'est croire en la non existence de Dieu. C'est souvent difficile à faire admettre aux athées scientifiques « anti-croyances », tant ils sont bornés, figés dans leur attitude, engoncés dans leurs certitudes qui plus est adoptées sans réelle réflexion, la plupart du temps par anti-cléricalisme bêlant.
Par ailleurs, si la science se veut exacte, rappelons qu'il ne s'agit que d'un outil prédictif ; et qui plus est, que l'usage de la science requiert une dose de croyance non négligeable ! Croyance dans les faits expérimentaux par d'autres réalisés, croyance dans la bonne tenue des appareils certifiés l'être, croyance enfin et surtout dans la continuité des lois physiques. Évidemment, sans cette dernière croyance en particulier, pas de science possible : à quoi bon faire des expériences, réaliser des modèles, en tirer des prédictions si l'on pense que demain tout sera changé ?
Certes, il y a des croyances plus ou moins crédibles, plus ou moins intuitives. On peut à foison discuter de ce qui est le plus économique en hypothèses et du rasoir d'Occam : in fine, on en revient quand même à des croyances. Et il m'apparait aussi vain et grossier de discuter les croyances des autres que de leurs goûts, du moment bien sûr que lesdites croyances ne sont pas le socle d'actions nuisibles.
mardi, mars 14, 2006
Gastronomie de masse
Il ne sera pas ici directement question de la « malbouffe », sujet tant discuté par ailleurs. J'entend simplement parler ici de mon exaspération vis-à-vis de l'attitude du vulgaire face aux cantines, restaurants universitaires et autres sustentateurs de masses.
Pour la majorité des gens, aller manger à la cantine, c'est nul. Ce qu'on y mange est forcément moins bon, voire complètement dégueulasse, puisque produit en masse ; sans compter le fait que les menus sont rarement du goût du vulgaire, sauf à ce qu'il y ait un steack-frites.
Je prétend, quant à moi, que c'est dans la grande majorité des cas tout à fait faux. J'ai fréquenté un grand nombre de ces établissements, et s'il est vrai que certains plats (dépendant de la cantine) sont à éviter, la tenue générale a toujours été très acceptable. En particulier, elle a bien souvent été au dessus du niveau de ce que je pouvais aller manger chez ceux qui la conspuaient le plus vigoureusement. De surcroit, il y a toujours un hiatus entre ce qui est dit et le comportement adopté par ailleurs ; parce qu'il faut quand même être singulièrement borné pour croire que la nourriture sera mieux préparée dans un « restaurant rapide » quelconque que dans une cantine.
Outre la teneur des menus - rendez-vous compte, manger des légumes - je pense que la principale cause en est le sentiment d'être obligé de manger comme et avec les autres. On peut aller manger dans un rade parfaitement dégueulasse sans trop se plaindre, parce qu'on aura choisi d'y aller. Et à domicile, ma foi on ne peut blâmer que soi-même ou un proche, donc on fermera les yeux ...
Par contre, médire du service (semi-)public dans le cas des cantines scolaires ou de la société de restauration dans le cas de restaurants d'entreprise, ça coûte pas cher, ça soulage, et c'est de bon ton ; c'est même pour ainsi dire une figure de style obligatoire. Mais une figure de style qui m'insupporte !
Pour la majorité des gens, aller manger à la cantine, c'est nul. Ce qu'on y mange est forcément moins bon, voire complètement dégueulasse, puisque produit en masse ; sans compter le fait que les menus sont rarement du goût du vulgaire, sauf à ce qu'il y ait un steack-frites.
Je prétend, quant à moi, que c'est dans la grande majorité des cas tout à fait faux. J'ai fréquenté un grand nombre de ces établissements, et s'il est vrai que certains plats (dépendant de la cantine) sont à éviter, la tenue générale a toujours été très acceptable. En particulier, elle a bien souvent été au dessus du niveau de ce que je pouvais aller manger chez ceux qui la conspuaient le plus vigoureusement. De surcroit, il y a toujours un hiatus entre ce qui est dit et le comportement adopté par ailleurs ; parce qu'il faut quand même être singulièrement borné pour croire que la nourriture sera mieux préparée dans un « restaurant rapide » quelconque que dans une cantine.
Outre la teneur des menus - rendez-vous compte, manger des légumes - je pense que la principale cause en est le sentiment d'être obligé de manger comme et avec les autres. On peut aller manger dans un rade parfaitement dégueulasse sans trop se plaindre, parce qu'on aura choisi d'y aller. Et à domicile, ma foi on ne peut blâmer que soi-même ou un proche, donc on fermera les yeux ...
Par contre, médire du service (semi-)public dans le cas des cantines scolaires ou de la société de restauration dans le cas de restaurants d'entreprise, ça coûte pas cher, ça soulage, et c'est de bon ton ; c'est même pour ainsi dire une figure de style obligatoire. Mais une figure de style qui m'insupporte !
jeudi, février 23, 2006
Les lignes chaudes
Je n'ai guère plus le temps de poster sur ce blog autrement qu'épisodiquement, mais là il faut me soulager.
L'objet de mon ire est lié à la téléphonie. Pas spécialement la téléphonie mobile, sur laquelle le vulgaire se plait autant à médire qu'à l'utiliser ; non, il s'agit, comme le lecteur alerte l'aura deviné à la lecture du titre, des « hotlines ».
Il faudrait qu'on m'explique d'où vient ce nom ? Est-ce dû :
- à la ressemblance de service d'avec les lignes à proprement parler « hot », que l'on qualifierait en français de « roses » ?
- au fait que tout utilisateur normal s'énerve rapidement devant l'inanité du message d'attente et la nullité de la musique, dont le volume est systématiquement tellement fort qu'on se surprend à s'interroger sur les pactes secrets entre concepteurs de hotlines et vendeurs de sonotone ?
- d'une manière plus pragamatique, à une référérence au temps d'attente, balloté entre divers services plus ou moins incompétents et se refourguant le bébé soit à grand coup de transfert d'appel, soit (encore plus frustrant) en demandant de rappeler à un autre numéro, ou au même mais en composant ensuite un autre code (ce qui refait passer par l'insupportable musique), obligeant l'utilisateur à réciter encore et encore la nature de son problème ... Ce qui fait qu'au final, ayant passé une demi-heure l'oreille collée au combiné, elle est effectivement toute chaude ?
Le pire, c'est certainement que les utilisateurs sont obligés de payer pour ça, alors que ça relève le plus souvent de ce qui est dû par l'entreprise, au titre du service après-vente - si on appelle, c'est que quelque chose ne va pas avec le produit ; là où l'entreprise devrait s'excuser platement, elle fait payer ... L'ère de la consommation est celle, nous dit-on, du choix du consommateur qui pousse à la qualité du service : il faut vraiment être aveugle pour y croire encore.
Alors bien sûr, il doit bien y avoir une ou deux hotlines bien faites et gratuites, où l'on répond rapidement et efficacement ; mais je n'ai pas encore eu l'immense bonheur de tomber dessus.
L'objet de mon ire est lié à la téléphonie. Pas spécialement la téléphonie mobile, sur laquelle le vulgaire se plait autant à médire qu'à l'utiliser ; non, il s'agit, comme le lecteur alerte l'aura deviné à la lecture du titre, des « hotlines ».
Il faudrait qu'on m'explique d'où vient ce nom ? Est-ce dû :
- à la ressemblance de service d'avec les lignes à proprement parler « hot », que l'on qualifierait en français de « roses » ?
- au fait que tout utilisateur normal s'énerve rapidement devant l'inanité du message d'attente et la nullité de la musique, dont le volume est systématiquement tellement fort qu'on se surprend à s'interroger sur les pactes secrets entre concepteurs de hotlines et vendeurs de sonotone ?
- d'une manière plus pragamatique, à une référérence au temps d'attente, balloté entre divers services plus ou moins incompétents et se refourguant le bébé soit à grand coup de transfert d'appel, soit (encore plus frustrant) en demandant de rappeler à un autre numéro, ou au même mais en composant ensuite un autre code (ce qui refait passer par l'insupportable musique), obligeant l'utilisateur à réciter encore et encore la nature de son problème ... Ce qui fait qu'au final, ayant passé une demi-heure l'oreille collée au combiné, elle est effectivement toute chaude ?
Le pire, c'est certainement que les utilisateurs sont obligés de payer pour ça, alors que ça relève le plus souvent de ce qui est dû par l'entreprise, au titre du service après-vente - si on appelle, c'est que quelque chose ne va pas avec le produit ; là où l'entreprise devrait s'excuser platement, elle fait payer ... L'ère de la consommation est celle, nous dit-on, du choix du consommateur qui pousse à la qualité du service : il faut vraiment être aveugle pour y croire encore.
Alors bien sûr, il doit bien y avoir une ou deux hotlines bien faites et gratuites, où l'on répond rapidement et efficacement ; mais je n'ai pas encore eu l'immense bonheur de tomber dessus.
mardi, février 07, 2006
Les clichés professionnels ont la vie dure
Dans ce que je lis, par-ci, par-là, je ne peux que m'ébaubir de la persistance des clichés sur les professions : les bistrotiers sont nationalement frontaux, les policiers sont ivrognes, les fonctionnaires sont feignants, les capilliculteurs comme les conducteurs de taxis sont intolérablement bavards, etc.
Le cliché, c'est un peu le racisme de bon aloi du vulgaire qui se veut avoir une conscience. À l'évidence, critiquer ou se gausser de personnes en fonction de leur couleur de peau, ethnie ou nationalité, c'est mal, mais la profession serait un critère objectif ?
Oh, bien sûr, ces moqueries, ces sentences à l'emporte-pièce ont une portée très limitée. Cela dit, comment interpréter le fait qu'on arrive à ce point à un niveau d'auto-flagellation en terme de racisme et de liberté totale en ce qui concerne les professions ? Il est vrai que la profession est généralement quelque chose de librement choisi (au contraire de l'ethnie) ; par contre, j'ai du mal à concevoir qu'une profession puisse être vraiment plus « formante », au sens d'adopter des comportements, qu'un bagage culturel ethnique.
Quand verra-t-on la création de SOS-Discrimination Professionnelle ? On assiste bien déjà à des manifestations dont la demande est d'avoir « plus de reconnaissance » ... Le temps de la lutte des classes est finie, vive le temps des corporations !
Le cliché, c'est un peu le racisme de bon aloi du vulgaire qui se veut avoir une conscience. À l'évidence, critiquer ou se gausser de personnes en fonction de leur couleur de peau, ethnie ou nationalité, c'est mal, mais la profession serait un critère objectif ?
Oh, bien sûr, ces moqueries, ces sentences à l'emporte-pièce ont une portée très limitée. Cela dit, comment interpréter le fait qu'on arrive à ce point à un niveau d'auto-flagellation en terme de racisme et de liberté totale en ce qui concerne les professions ? Il est vrai que la profession est généralement quelque chose de librement choisi (au contraire de l'ethnie) ; par contre, j'ai du mal à concevoir qu'une profession puisse être vraiment plus « formante », au sens d'adopter des comportements, qu'un bagage culturel ethnique.
Quand verra-t-on la création de SOS-Discrimination Professionnelle ? On assiste bien déjà à des manifestations dont la demande est d'avoir « plus de reconnaissance » ... Le temps de la lutte des classes est finie, vive le temps des corporations !
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