mardi, février 07, 2006

Les clichés professionnels ont la vie dure

Dans ce que je lis, par-ci, par-là, je ne peux que m'ébaubir de la persistance des clichés sur les professions : les bistrotiers sont nationalement frontaux, les policiers sont ivrognes, les fonctionnaires sont feignants, les capilliculteurs comme les conducteurs de taxis sont intolérablement bavards, etc.

Le cliché, c'est un peu le racisme de bon aloi du vulgaire qui se veut avoir une conscience. À l'évidence, critiquer ou se gausser de personnes en fonction de leur couleur de peau, ethnie ou nationalité, c'est mal, mais la profession serait un critère objectif ?

Oh, bien sûr, ces moqueries, ces sentences à l'emporte-pièce ont une portée très limitée. Cela dit, comment interpréter le fait qu'on arrive à ce point à un niveau d'auto-flagellation en terme de racisme et de liberté totale en ce qui concerne les professions ? Il est vrai que la profession est généralement quelque chose de librement choisi (au contraire de l'ethnie) ; par contre, j'ai du mal à concevoir qu'une profession puisse être vraiment plus « formante », au sens d'adopter des comportements, qu'un bagage culturel ethnique.

Quand verra-t-on la création de SOS-Discrimination Professionnelle ? On assiste bien déjà à des manifestations dont la demande est d'avoir « plus de reconnaissance » ... Le temps de la lutte des classes est finie, vive le temps des corporations !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne pense pas que parler de racisme soit approprie, tant je ne vois pas ce que les "races" ou ethnies auraient a voir la-dedans, sauf a cautionner une derive du sens qui avait ete stigmatise dans ces memes colonnes (sur l'emploi du terme "fasciste").

Ce sont des "prejuges a la con", et le concept de "racisme professionnel" est aussi vide de sens que celui de "racisme anti-musulman".

Baygon Jaune a dit…

Je ne crois pas avoir utilisé le terme "racisme professionnel" : je soulignais justement la différence de traitement entre deux formes de xénophobie par préjugé, selon qu'elle vise l'origine ou la profession.

Et du coup, j'adhère complètement avec la dernière partie ^^

Anonyme a dit…

le problème, c'est que la minorité (forte quand même) de bistrotiers affreusement lepénistes tend à corrompre l'image entière que l'on a d'une profession (je vous renvoie à ma note sur les prescripteurs d'opinion), de même que l'insupportable corporatisme exprimé des restaurateurs : non que je leur dénie le droit de revendiquer, mais je conteste l'emploi de leur position privilégiée pour toucher le citoyen lambda, et l'abreuver "d'arguments"

Baygon Jaune a dit…

C'est une chose de s'exaspérer du comportement d'un individu, c'en est une autre de généraliser.
Dans le cas des prescripteurs d'opinions, le comportement est nécessairement propre au métier ; on peut s'indigner de ceux qui ont de telles pratiques (quoique je ne vous rejoigne pas complètement sur ce point), tant qu'on en reste à « certains médecins font nanani nanana et c'est intolérable », et pas « les médecins font souvent nanani nanana », voire « tous les médecins nanani nanana ».